Les sept pays d'Europe du Sud ont été incapables de s'entendre sur une réponse commune à la crise de migrants et de réfugiés, lors d'un sommet organisé vendredi à Malte. Les dirigeants du Med7 (Italie, France, Malte, Chypre, Espagne, Grèce, Portugal) ont éludé leurs divisions, en particulier sur la politique de l'Italie qui n'accepte plus depuis un an les bateaux humanitaires dans ses ports. Les dirigeants se sont contentés d'énoncer de grands principes, comme la nécessité de renforcer les frontières extérieures et d'élaborer une politique migratoire commune et solidaire, sans préciser comment. Ils ont aussi souhaité des solutions permanentes et prévisibles, qui deviennent désormais urgentes. Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a jugé frustrant qu'on parle de solidarité sans l'appliquer. Pour Rome, ce principe devait permettre à l'Italie, qui a accueilli ces dernières années des centaines de milliers de migrants, de partager avec ses partenaires européens l'effort d'accueil des migrants. Les dirigeants ont aussi demandé que tous les bateaux en Méditerranée respectent le droit international et n'empêchent pas l'intervention des garde-côtes libyens et ont jugé nécessaire de s'attaquer davantage au business model des passeurs, des propos semblant viser les activités des ONG près des côtes libyennes. Les pays européens volontaires doivent s'accorder sur une issue, comme ce fut le cas pour d'autres bateaux refoulés par l'Italie au cours des derniers mois. Car, c'est le plus souvent Malte qui a dénoué les crises en ouvrant ses ports, à condition que d'autres pays européens se répartissent les arrivants. Rome et La Valette veulent une répartition automatique et équitable des migrants entre tous les pays de l'UE. La France réclame elle un débarquement dans le port le plus proche — l'Italie, le plus souvent — dans des centres contrôlés par l'UE, puis une répartition des migrants éligibles au droit d'asile entre pays volontaires. La question du rapatriement des autres reste un casse-tête.