Dans cette exposition visible jusqu'au 31 juillet, l'artiste Mounia Ziane évoque l'art équestre traditionnel de la fantasia berbère, où le cheval est l'acteur vedette du défilé du guerrier. Les haras de l'ouast-eddar du Bastion 23 hennissent d'une harde de chevaux de l'artiste peintre Mounia Ziane. Si tant que l'on se croit dans le paysage de l'Ouest sauvage et sa séquence du film La chevauchée sauvage (1975) de Richard Brooks (1912-1992). Et à l'occasion, les colonnes torsadées du palais des Raïs forment l'enclos où broute l'étalon à la robe bleue tachetée de signes. Est-ce le sceau d'identification qui se veut humain au lieu du marquage au fer rouge ? Apparemment oui ! Du fait, qu'il y a aussi l'émouvante toile du cheval à la robe rose et à la crinière verte. Est-on aussi dans l'aoucham ? Probablement ! Eu égard au cheval à la robe tachetée de la fleur de lys mais aussi de signes astrologiques dont le poisson, ce signe de l'eau. Alors, expressive ? L'expo est d'autant éloquente, puisqu'à défaut de toiles titrées, l'exhibition de couleurs s'exprime d'ardents signes berbères. Férue du cheval, l'artiste peintre Mounia Ziane évoque l'art équestre traditionnel de la fantasia berbère, où le cheval est l'acteur vedette du défilé guerrier. Splendide, le cheval arabe ou "El Keheilan" y charge au galop lors de l'offensive guerrière dite "el-kerr". Glorieuse, l'expo est d'autant humaine parce qu'elle incarne la gloire, la grandeur et la grâce de l'ancêtre de l'equus caballus algericus lorsqu'il galope dans l'étendue sise au pied du Sersou de Tahert, d'où il est originaire du haras national de Chaouchaoua à Tiaret et du centre équestre Cheikh-Bouamama de Aïn Defla (ex-Duperré). D'où l'envie de goûter à l'élan du sabot de l'anglo-arabe qui propulse le cavalier vers l'immensité de l'espace où s'écrit liberté. Figuratif, l'equus caballus ou le cheval mustang s'illustre également dans les classiques des films western, où la liberté loge à califourchon sur la crinière du cheval lors La Chevauchée fantastique (1939) de John Martin Feeneya, dit John Ford (1895-1973). Adulé depuis l'aube de l'humanité, le cheval s'auréole à juste distinction de la citation de l'écrivain naturaliste Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788) : "Le cheval : la plus noble conquête que l'homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal, qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats." Et s'il a sa stalle dans l'art, le cheval le doit à sa stature modelée dans l'authenticité patrimoniale et à son allure vers l'évasion. D'ailleurs, c'est la Renaissance qui l'a hissé sur le socle de l'apogée. Pour conclure, l'expo de l'artiste peintre Mounia Ziane est un aveu de bonté, voire un coup de cœur pour le cheval Furie de la série télévisée de notre enfance. Et aujourd'hui qu'elle est adulte, Mounia Ziane murmure "ses états d'âmes, son vécu et ses ressentis à l'oreille des chevaux". Mais c'est parce qu'elle a peut-être l'âme d'une amazonienne. Donc, le mieux est de visiter l'expo jusqu'au 31 juillet. Autrement, avant que cet enfant de l'antique Hippone ne mette le pied à l'étrier pour aller "À la recherche des temps perdus".