Prévue initialement pour la fin de l'année 2018, l'inauguration du nouvel hôpital psychiatrique implanté à Oued Ghir, dans la wilaya de Béjaïa, est renvoyée aux calendes grecques. D'une capacité d'accueil de 120 lits, cet établissement hospitalier spécialisé (EHS), dont les travaux de réalisation sont pratiquement achevés, n'arrive toujours pas à ouvrir ses portes, et ce, au grand dam de très nombreux patients. Les familles de ces malades et les professionnels de la santé trouvent souvent du mal à transférer les cas jugés graves vers d'autres établissements spécialisés, notamment ceux d'Oued Aïssi (Tizi Ouzou), d'Aïn Abessa (Sétif) et de Blida. D'autant que l'actuel service de psychiatrie du CHU de Béjaïa, sis à l'ancien hôpital Frantz-Fanon, est exigu et vétuste, et souffre d'un manque flagrant de moyens tant humains que matériels. Selon une source proche de la Direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Béjaïa, le retard que connaît la mise en service de l'EHS d'Oued Ghir est dû à plusieurs facteurs, notamment la lenteur des travaux de sa réalisation confiés à une entreprise privée. Entamés en 2014, les travaux de ce projet, qui a coûté au budget de l'Etat pas moins de 100 milliards de centimes, devaient s'achever dans un délai ne dépassant pas les 30 mois, conformément au cahier des charges du marché public concocté par le service technique de la DSP de Béjaïa. Le comble est que 60 mois plus tard, soit le double du délai imparti, le projet n'est toujours pas livré ! Le décret portant sa création a déjà été publié au Journal officiel et une enveloppe financière de 10 milliards de centimes, destinée à son équipement, a été dégagée par le ministère de la Santé. Beaucoup d'internautes béjaouis dénoncent sur les réseaux sociaux "le laxisme et l'incurie" des pouvoirs publics qui tardent à livrer certains projets vitaux, dont l'EHS d'Oued Ghir, alors que les travaux de réalisation du centre anti-cancer (CAC) d'Amizour, qui devrait constituer l'une des priorités du secteur de la santé, n'arrivent toujours pas à démarrer. "Tout porte à croire que notre région entre dans une stratégie planifiée qui la plonge dans une perpétuelle décadence", déplore Mokhtar Mehdi, en commentant la publication d'un ancien député de Béjaïa qui s'interroge sur le retard flagrant que connaissent les projets relevant de ce secteur névralgique. K. O.