Le départ inconditionnel du gouvernement, le rejet des élections et du dialogue acquis au pouvoir en place sont les revendications constantes pour les Tamanrassetis qui ont investi la rue en ce 28e vendredi consécutif contre le système et tous ses symboles. Une autre marche pacifique s'ajoute ainsi au registre de la révolution populaire en réponse à toutes les voix qui misent sur l'essoufflement de ce mouvement et l'extinction de la mobilisation citoyenne dans cette wilaya du Grand Sud. Même heure et même endroit, les manifestants se sont rassemblés pour brocarder les membres du panel et le pouvoir qui feint de prolonger sa survie en mettant en sourdine toutes les revendications du peuple appelant les autorités abhorrées à déguerpir. Pour Khaled Benabdelkrim, l'un des leaders du mouvement citoyen à Tamanrasset, les choses sont plus que jamais claires pour ce peuple qui ne compte pas lâcher prise, malgré l'oppression et les multiples formes d'intimidation utilisées pour freiner l'élan des manifestations qui continuent de surprendre. Pour lui, il est plus que jamais nécessaire d'engager un véritable dialogue qui devrait être animé par des personnalités "propres" et non pas par celles qui ont une part de responsabilité dans la crise que vit notre pays. Le changement radical auquel aspire Khaled comme tout le peuple commence par la libération de la justice et la réforme de tout l'appareil judiciaire. "Pour ce faire, il faut d'abord préparer l'assiette pour lui donner une assise solide", estime un autre manifestant qui insiste sur le départ de la bande de mafieux qui ont fait main basse sur tout le pays et ses richesses, ainsi que sur la libération des détenus d'opinion. "À ceux qui œuvrent au détournement de la volonté du peuple, nous avons répondu par des slogans et des messages, on ne peut plus clairs, à qui veut comprendre." L'historien Hadji Ramadane a, pour sa part, averti des initiatives entreprises ces derniers temps au péril de la révolution populaire. "Il faut rester unis et ne servir que le pays jusqu'à l'aboutissement de notre revendication : le changement radical du système", lance-t-il à l'adresse des manifestants lors de sa prise de parole devant le siège de la wilaya. RABAH KARECHE