Des dizaines d'intervenants venus d'Espagne, du Maroc, de Mauritanie et de Tunisie se sont penchés, dans leurs interventions qui ont duré toute la journée d'hier, sur la place de la langue espagnole dans les pays du Maghreb, ses perspectives et sa traduction. Le troisième congrès d'espagnol comme langue étrangère au Maghreb (Celem III), inscrit cette année sous le thème "L'enseignement de l'espagnol dans le Maghreb : opportunités et défis", se tient pour la première fois en Algérie durant deux jours (5 et 6 octobre) à la Bibliothèque nationale algérienne. Lors de son coup d'envoi dans la matinée d'hier, des dizaines d'intervenants venus d'Espagne, d'universités algériennes (Alger II, Blida, Oran II, Tlemcen), du Maroc, de Mauritanie, et de Tunisie se sont penchés, dans leurs interventions qui ont duré toute la journée, sur la place de la langue espagnole dans les pays du Maghreb, ses perspectives et sa traduction. Organisé par l'Institut Cervantès d'Alger, en collaboration de l'ambassade d'Espagne en Algérie et la Bibliothèque nationale, le congrès s'est articulé autour de quatre axes thématiques que sont : l'enseignement de l'espagnol au Maghreb, la formation des enseignants en ELE (espagnol langue étrangère), les nouvelles technologies dans l'enseignement du ELE, et l'espagnol comme ressource économique. Mme Souad Lamari-Kordjani, professeure de langue espagnole, a dressé un état des lieux de l'enseignement de la langue de Cervantès dans le système éducatif algérien : "L'enseignement de la langue espagnole existait bien avant l'indépendance de l'Algérie. Après la libération du pays, le système éducatif algérien, faute de ressources financières, continuait à utiliser les manuels de langue espagnole laissés par les Français. Dès le collège, les élèves pouvaient apprendre cette langue. Dans les années 80, l'espagnol a été supprimé des manuels du cours moyen par décision ministérielle. Au lycée à cette période, son apprentissage était optionnel, entre l'allemand et l'italien." Et d'ajouter : "Après une lutte de professeurs conscients de l'état et du futur de la langue espagnole au début des années 1990, des négociations ont été engagées entre le ministère de l'Education pour conclure sur la réintégration de l'espagnol au secondaire avec trois années d'études en tronc commun. À partir de 2008, une autre réforme a vu le jour. L'élève apprenait l'espagnol seulement à partir de la 2e AS." Chez nos voisins mauritaniens, la situation de l'espagnol, quatrième langue du pays, a encore du chemin à faire, puisqu'elle est dispensée "dans deux types de lycées uniquement ; ceux d'excellence, qui est un programme-pilote qui se fait dans quatre lycée du pays. L'objectif est d'arriver au niveau B1. L'autre catégorie concerne les lycées dits commerciaux, où on prodigue un enseignement technique, comme le tourisme, la réception et l'hôtellerie", nous a expliqué le professeur Nour El-Islem Bah, de l'université de Nouakchott. Et de reprendre : "Pour l'enseignement secondaire privé, il existe cinq centres sur tout le territoire mauritanien, dont le Lycée français qui est la référence. La 3e catégorie, enfin, ce sont les institutions, comme l'école d'administration, de journalisme et de magistrature, l'académie navale et enfin l'université de Nouakchott, où un département existe depuis 1990." À noter que le congrès se poursuit encore aujourd'hui à partir de 9h à la BN, avec les communications de Samia Dala, professeure à l'université d'Oran II ; Julio César Quesada ; Zineb Sehaqui, de l'université Mohammed V de Rabat, ou encore Khaled Bey, de l'université de Mostaganem.