La passion de la bande dessinée n'a pas d'âge, car le 9e art fascine de plus en plus d'amateurs de toutes les générations et de tous les horizons, qu'ils soient étudiants de l'Ecole des beaux-arts, lycéens, enseignants, travailleurs en tout genre, bédéistes autodidactes ou artistes à temps perdu. Et comme l'exception fait la règle, Mohand Naït Kaci, un industriel bien connu en Kabylie et originaire de Fréha (wilaya de Tizi Ouzou), a toujours été passionné de bande dessinée depuis son jeune âge, à tel point qu'il a toujours rêvé de publier des BD, que ce soit en Algérie ou à l'étranger. En dépit de ses nombreuses occupations de chef d'entreprise, "Mend Bizmar", c'est son pseudo, a réussi à écrire son premier scénario de BD ayant pour titre Akkey, le jugement des animaux, en 1997, et le destin a voulu que le livre dont il a souvent rêvé a finalement été édité à Paris en 2017, en partenariat avec un dessinateur camerounais nommé Simon Mbumbo avec lequel il fit une heureuse connaissance au Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda). C'est ainsi que l'ouvrage intitulé Akkey, le jugement des animaux a réussi à décrocher, en octobre 2018, le "prix du meilleur projet" au Fibda, une distinction honorifique qui lui fut brillamment décernée par un jury international professionnel. "J'ai réalisé cette œuvre par loisir, car j'ai toujours été un grand passionné de la BD, cet art fantastique qui ne m'a jamais quitté depuis ma tendre enfance, pratiquement depuis l'âge de dix ans, à tel point que j'ai grandi en lisant de nombreux illustrés et des séries interminables de BD en Algérie et en France et ce jusqu'au jour où j'ai décidé de passer du statut de lecteur à celui de producteur de BD", nous dira l'auteur que nous avons rencontré au 4e Salon de la bande dessinée de Tizi Ouzou intitulé "Tizi-Bulle", où il a animé une séance de vente-dédicace de son premier ouvrage. "J'ai écrit mon scénario en 1997 et je l'ai proposé à plusieurs maisons d'édition en Algérie mais aussi à l'étranger qui ne l'ont pas pris malheureusement en considération, et il aura fallu une rencontre providentielle au Fibda avec le dessinateur camerounais Simon Mbumbo pour mûrir davantage le projet et l'éditer finalement en coproduction aux éditions Toom à Paris", nous dira Mend Bizmar qui a tenu à préciser que Akkey relate une belle histoire de fiction qui se déroule dans une réserve d'animaux sauvages en Namibie, où ces derniers font l'objet d'un massacre en série orchestré par un chasseur londonien, et ce, au vu et au su de tous les autochtones, impuissants face à de tels crimes horribles mais qui finiront par se révolter face à une telle tragédie pour parvenir finalement à faire juger le "chasseur criminel" par un tribunal érigé par… des animaux de la savane. "J'ai tenu à éditer ce scénario en bande dessinée pour dénoncer le massacre des animaux en Afrique et à travers toute la planète, et ce tome 1 de Akkey en appellera d'autres tomes, mais aussi de nombreux recueils de BD qui véhiculeront des thèmes moralisateurs, car le 9e art a toujours été au service de la société", conclut Mend Bizmar qui, à 65 ans, et malgré ses nombreuses occupations professionnelles, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.