Le célèbre animateur français a gratifié ses fans d'une conférence à l'ESAA, lors de laquelle il a parlé de son dernier roman, "La vengeance du loup", qui relate l'Algérie des années 40 et les coulisses de la politique française. Très attendu par ses fans en Algérie depuis l'annonce de sa participation à la 24e édition du Salon international du livre d'Alger (31 octobre-9 novembre), le célèbre animateur français, Patrick Poivre d'Arvor, a gratifié ses fans d'un autre rendez-vous à l'Ecole supérieure des affaires d'Alger. En effet, quelques heures seulement après sa vente-dédicace au stand de l'ambassade de France au Sila, le journaliste, auteur et ambassadeur de l'Unicef pour les pays francophones, a tenu une conférence autour de son dernier ouvrage La vengeance du loup (Grasset). À mi-chemin entre l'autobiographie, la fiction et le témoignage historique, La vengeance du loup relate la vie du jeune Charles, 12 ans, qui voue une admiration sans borne pour sa mère. Mais celle-ci, malade, confie à son jeune garçon une lettre qui changera à jamais le cours de sa vie. Charles découvre que son géniteur n'est autre que Jean-Baptiste d'Orgel, un célèbre comédien de l'hexagone. Au fil du récit, c'est aussi le passé de l'Algérie et les liens entre les deux pays qui resurgissent. PPDA explique l'origine de ce retour vers le passé : "Pour moi, cette période était une toile de fond formidable, je l'ai racontée, non pas par hasard, mais parce que mon père a vécu en Algérie trois ans quand il était jeune. J'ai inclus ce passage dans mon livre, d'une manière romancée bien sûr, sur la base de ce qu'il m'avait dit". Même si l'ouvrage vire par moment vers "la romance", comme dira l'auteur, la réalité algérienne des années 40 rattrape vite le lecteur, à travers le viol du personnage d'Amina, amante de Guillaume, le grand-père de Charles. Ce dernier tentera de venger à tout prix sa bien-aimée, d'abord en tuant les trois fils de colons responsable du viol. À son tour, son fils Jean-Baptiste vengera "sa lignée", en accompagnant Charles qui a fait l'ENA, Sciences-po et lettres-Sup dans les plus hautes sphères du pouvoir. Dans les arcanes de la politique française Le jeune loup de la politique gravit rapidement les échelons, sous l'œil protecteur de son paternel. Et ce passage fut l'occasion idoine pour Patrick Poivre d'Arvor de faire des allusions à peine voilées au monde politique français et ses arcanes. "La politique française", expliquait-il, "a nourri mon écriture. J'en ai pris les choses les plus romanesques, de mon point de vue de journaliste. J'avais ce regard qui m'a permis d'observer ce qui se passait dans les coulisses de la politique". Et d'ajouter : "Parler de ces ‘étourneaux', ces hommes politiques qui changent de direction au gré du vent et de la popularité des hommes politiques m'amusait." À l'image du personnage de Charles, qui trahit son mentor et finit par le "tuer" politiquement. L'auteur fera aussi le parallèle avec François Mitterrand, qui arrive à la présidentielle en 1981. "Pourtant, il était moqué et marginalisé dans son camp." Jacques Chirac et Giscard d'Estaing se seraient aussi voués une animosité durant leur parcours politique, a dit Poivre d'Arvor "au lendemain de l'élimination de Chirac de la présidentielle de 1981, et après son soutien à Mitterrand. Depuis trente-sept ans, il y a avait une haine recuite entre ces deux-là, même si Giscard disait dans des interviews que la haine devait être jetée à la rivière".