Pour le commun des citoyens, les élus locaux qui se sont succédé ne peuvent se dédouaner de leur responsabilité dans cette situation catastrophique. Cela a commencé depuis quelques années pour devenir une situation intolérable, transformant le centre-ville d'El-Milia en dépôt de gravats. Les dernières chutes de pluie, qui n'avaient pourtant rien d'exceptionnel, ont charrié toutes sortes de déchets et débris des chantiers de construction, causant des désagréments aux usagers d'un réseau routier déjà impraticable. L'état de cette ville, qui tarde encore à éveiller les consciences pour se pencher sur les circonstances qui ont fait d'elle une cité ruinée, mérite qu'on s'y attarde. Commençons d'abord par la disparition quasi totale du bitume du centre-ville et des quartiers périphériques pour laisser place à des excavations, des trous et des nids-de-poule de différents calibres. À la place d'un réseau routier digne de ce nom, il n'y a plus que des dépôts de boue en temps de pluie et des couches de terre et de poussière. Les routes sont éventrées et jamais remises en état. "Ça n'arrive qu'ici, dans cette ville, où jamais la route est remise en l'état après les travaux d'une quelconque opération", s'offusque-t-on à la vue de ces tranchées ouvertes en plein centre-ville. Gabegie, laxisme ou incurie, ces qualificatifs n'ont plus que peu d'importance face à une telle mutilation, pour reprendre les termes d'un internaute, qui a transformé cette ville en vaste champ de gabegie. "Que se passe-t-il réellement ?" est la question qu'on soulève le plus souvent au sein de la population locale pour tenter de comprendre cette incurie. Ahurie, cette même population ne sait plus à quel saint se vouer face à un tel sinistre. Et dire que cette ville n'est autre que la deuxième grande agglomération de la wilaya de Jijel, que cette incurie a fait d'elle l'exemple type de la gouvernance la plus calamiteuse à l'échelle locale. Pour le commun des citoyens, les élus locaux qui se sont succédé sur l'instance communale ne peuvent se dédouaner de leur responsabilité dans cette situation catastrophique, comme on le clame ouvertement.