Des dizaines de retraités de l'armée, ayant servi au sein de l'ANP entre 1992 et 1996, ont organisé, hier matin, un sit-in de protestation devant le cabinet du wali au centre-ville de Constantine. Les manifestants affiliés au Conseil national des soldats de la "décennie noire 18+6" revendiquent l'application de la note ministérielle du ministère de la Défense nationale du 16 mars 2019, qui mentionne l'accompagnement des retraités de l'ANP et la satisfaction de leurs revendications. Cette action de protestation a été, selon Moustafa Marouane, capitaine à la retraite et président de la Coordination nationale des retraités de l'Armée nationale populaire, la conséquence de la sourde oreille des autorités. "La sourde oreille des autorités locales concernant la note ministérielle du 16 mars 2019, qui mentionne l'accompagnement des retraités de l'ANP et la satisfaction de nos revendications d'ordre social, à savoir le logement social et rural, l'emploi, la prise en charge sanitaire dans les hôpitaux de l'armée et la revalorisation de nos retraites, nous a poussés à nous révolter. Nous revendiquons aussi la reconnaissance officielle de nos sacrifices lors de la décennie noire. Nous nous considérons comme ayant été spoliés de nos droits indiqués dans les articles 17 et 85 de la loi 106-76", affirme notre interlocuteur, qui appelle les autorités locales au dialogue afin de clore ce dossier qui perdure depuis plus de cinq ans. Ce mouvement de protestation sonne également comme un rappel au ministère de la Défense de ses engagements envers ces soldats qui n'ont pas hésité un instant à répondre présent au devoir national, concernant leurs revendications soulevées depuis des années et aussi durant le premier sit-in, où ils avaient demandé l'application du décret présidentiel du 14 mars 2017 qui accorde les mêmes droits à tous les rappelés. "Malheureusement personne ne nous écoute, bien au contraire ; on a utilisé plutôt la répression contre nous. Ainsi, nous avons été exposés à une violente répression où nous avons enregistré plus de 120 blessés et plus de 320 poursuites judiciaires à l'encontre des soldats. Les pouvoirs publics nous ont fait du mal matériellement et psychologiquement", conclut le président de la Coordination nationale des retraités de l'ANP.