L'inquiétante montée de l'extrême droite ces dernières années en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie dépasse le seul champ politique. Elle ne fait que confirmer une tendance favorisée par une banalisation du discours haineux envers les étrangers surtout. Le nombre d'attaques terroristes liées à l'extrême droite est en très forte augmentations au cours de ces cinq dernières années, en Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Océanie, selon le Global Terrorism Index 2019, un rapport publié hier par l'Institute for Economics and Peace (IEP). Le document de 101 pages affirme que "l'une des tendances les plus préoccupantes est la montée du terrorisme politique d'extrême droite au cours des cinq dernières années", précisant qu'"en Amérique du Nord, en Europe occidentale et en Océanie, les attaques d'extrême droite ont augmenté de 320% au cours des cinq dernières années", alors que le nombre de morts lors d'"attaques terroristes" dans le monde a chuté de 15,2% en 2018 par rapport à l'année précédente, avec un total de 15 952 tués.
"Bien que le nombre absolu d'attaques d'extrême droite reste faible par rapport aux autres formes de terrorisme, affirme le rapport, cette tendance s'est poursuivie en 2019, avec 77 morts attribuées à des terroristes d'extrême droite jusqu'en septembre 2019." Et d'insister en affirmant que "le nombre d'arrestations liées au terrorisme de droite en Europe en 2019 a augmenté pour la troisième année consécutive". Le rapport de l'IEP va dans le détail et affirme que "le terrorisme d'extrême droite est également plus susceptible d'être commis par des individus non affiliés à un groupe terroriste spécifique". Ainsi, "près de 60% des attaques de l'extrême droite de 1970 à 2018 ont été perpétrées par des individus non affiliés, contre moins de 10% des groupes terroristes d'extrême gauche et séparatistes". Ceci ne peut être imputé qu'au discours haineux envers les minorités et les étrangers dont usent les politiques d'extrême droite pour augmenter leurs scores aux différentes élections, s'appuyant sur les crises économiques qui ont secoué certains pays pour asseoir leur influence. L'on ne peut également ignorer le chantage fait à chaque rendez-vous électoral contre le danger représenté par l'extrême droite et qui a fini par desservir la classe politique traditionnelle. "La recrudescence des attaques à caractère politique perpétrées par des individus non affiliés survient à un moment où la "Positive Peace" est en déclin dans l'Occident", ajoute l'IEP, soulignant que "les Etats-Unis ont enregistré l'une des plus fortes détériorations de "Paix Positive", son score s'étant détérioré de 6,7% au cours de la dernière décennie." Pour rappel, "le déclin de la paix positive est généralement associé à des niveaux plus élevés de désordre social", explique encore le rapport en question. "Cependant, le niveau de terrorisme politique en Occident était beaucoup plus élevé dans le passé. Au cours des dix dernières années, il y a eu 322 attaques terroristes classées d'extrême gauche ou d'extrême droite, contre 1677 attaques entre 1970 et 1980", lit-on dans le document.