L'anthracnose est une maladie due à diverses espèces de champignons du genre Colletotrichum Colletotrichum acutatum, elle est véhiculée par l'eau. Les symptômes s'observent sur les tissus juvéniles (feuilles, inflorescences, petits fruits noués) et plus tardivement sur les fruits après récolte pouvant provoquer des pertes importantes. Des mesures préventives sévères doivent accompagner les cultures. Le champignon parasite se conserve plusieurs années dans le sol, d'où la nécessité de pratiquer des rotations longues des plantes sensibles (5 à 6 ans). Choisir aussi des semences pour des variétés reconnues plus résistantes, ou des graines préalablement traitées par des fongicides. À la suite de l'apparition de l'anthracnose causant la destruction de la masse végétative des fruits sur certains vergers d'agrumes à Mostaganem, l'expert en production agricole et protection des végétaux, Mohamed Talbi, invite les exploitants agricoles à prendre les mesures préventives pour atténuer les dégâts occasionnés par cette maladie, particulièrement aux oranges et mandarines. Cela est dû aux facteurs climatiques, température entre 20°C et 24°C et humidité, chute du brouillard et des pluies fines. Les fruits jaunissent, s'enroulent et tombent. Il y a une douzaine de jours, certains vergers d'agrumes ont été atteints fortement à Mostaganem et Relizane, nous a expliqué M. Talbi, qui explique qu'on peut y remédier avec peu de moyens, notamment des produits à base de cuivre, bouillie bordelaise qui agit fortement, en ajoutant un adhésif techno. Par la suite, si l'arbre est affaibli, il faut l'aider à se reprendre en lui ajoutant des acides aminés foliaires et du fertilisant pour le booster. M. Talbi tient à souligner que les pertes peuvent être considérables si aucune action n'est entreprise. À noter que cette maladie provoque également des dégâts sur les pêches, les pommes et les figues. Les champignons présents dans le fruit (une dizaine par fruit) font apparaître une tâche marron à sa surface qui s'étend rapidement autour du point de piqûre. Des nécroses se forment, la pulpe devient molle et la maturation s'accélère : le fruit n'est plus consommable et chute. Une fois le fruit au sol, la croissance larvaire continue. Pour lutter contre ce champignon ravageur, les agronomes préconisent le piégeage précoce qui permet de détecter l'émergence des adultes et d'intervenir si nécessaire avec des insecticides adulticides. La mise en place d'un piégeage de masse est également pratiquée. Sachant que la contamination se fait surtout par la propagation de spores, que favorisent le vent, la pluie, le ruissellement, les petits animaux, il faut aussi éviter au cours de la végétation, en période humide, tout contact inutile, comme les frottements par la marche ou la manipulation d'outils de culture. E. Yacine