Les robes noires ont réitéré leur rejet de l'élection présidentielle et appelé à la libération de tous les détenus d'opinion, à l'indépendance de la justice et à la séparation des pouvoirs. Après un premier rassemblement devant la cour de justice le 25 novembre dernier, les avocats de la wilaya de Tizi Ouzou sont revenus, hier, à la charge en organisant un second rassemblement au même endroit pour réitérer leur rejet de l'élection présidentielle, appeler à la libération de tous les détenus d'opinion, à l'indépendance de la justice et à la séparation des pouvoirs. Contrairement au rassemblement précédent, celui d'hier a été finalement écourté suite au décès d'un avocat, dont l'enterrement devait avoir lieu dans la même journée. Ainsi, les dizaines d'avocats présents sur place se sont limités à une halte silencieuse d'une dizaine de minutes pour marquer cette action qui sera suivie, mardi 10 décembre, de nouvelles actions consistant en le boycott des audiences dans toutes les juridictions de la wilaya de Tizi Ouzou, en un rassemblement devant la cour, en commémoration de la Journée internationale des droits de l'Homme, et en une marche des robes noires au chef-lieu de wilaya. À travers ces actions, les avocats comptent maintenir leur mobilisation aux côtés du peuple jusqu'à la veille de la présidentielle. Selon le conseil de l'ordre des avocats, même les audiences du mercredi 11 décembre seront boycottées, pour exprimer le "rejet de l'élection de recyclage" et demander "une période de transition, seule capable de trouver une solution idoine et définitive pour arracher les conditions nécessaires d'un vrai changement démocratique". "Nous avons un seul pays que nous devons sauver des tentacules des tenants de l'obscurantisme et un seul peuple qui mérite respect et considération pour le civisme et la persévérance dans sa révolution pour le changement", est-il ajouté dans la déclaration du conseil de l'ordre. Pour rappel, l'ordre des avocats de la wilaya de Tizi Ouzou avait appelé, la semaine dernière, à la libération de tous les détenus d'opinion et de cesser les arrestations de citoyens qui rejettent cette "mascarade" électorale. "Ces dérives du système ne font qu'accroître l'attachement de tout un peuple à sa révolution et sa maturité d'aller vers une période de transition", a-t-il souligné. Une position réaffirmée lors du dernier rassemblement par le bâtonnier, Me Salah Brahimi, qui avait exprimé l'engagement des avocats "unis et solidaires avec le peuple algérien pour un changement radical du système et pour une période de transition".