Ils se sont rassemblés hier matin devant le cabinet du wali pour réclamer leur évacuation en urgence des logements qu'ils occupent. Les protestataires ont aussi dénoncé le retard mis pour leur relogement et l'inertie des pouvoirs publics concernant leur situation. Les habitants ont déploré l'état de dégradation très avancée de leurs immeubles, réalisés dans le cadre du plan de Constantine de l'époque coloniale, menaçant ruine et qui risquent de s'effondrer à tout moment. En effet, ces derniers, rencontrés hier, témoignent de l'état catastrophique des immeubles : "Les édifices de la cité sont dans un état lamentable, présentant d'importantes fissures visibles à l'œil nu sur les parois et autres frontons. Les murs de façade présentent des lézardes manifestes qui dévoilent l'armature en ferraille complètement rouillée. Le même constat est fait pour les soubassements et les piliers endurant la corrosion et l'humidité", dira Hamza, un des protestataires. "Nous vivons avec la peur au ventre, après les balcons qui tombent, ce seront les toits qui risquent de s'écrouler sur nos têtes à tout moment", renchérit un autre protestataire. Ils revendiquent la prise en charge dans les plus brefs délais : "Nous n'en pouvons plus de cette situation. Notre vie et celle de nos enfants sont en danger. Nous avons choisi ce moyen pour faire entendre notre voix aux responsables. Nous avons tenu plusieurs sit-in, nous avons frappé à toutes les portes, aussi bien à la daïra qu'à la wilaya, mais les responsables sont restés insensibles à nos appels. Veulent-ils qu'un drame se produise pour réagir ? Nous vivons dans des habitations menaçant ruine et nous avons le droit à des logements décents", affirment-ils. Pourtant, dans une conférence de presse animée conjointement avec le directeur du logement et le P/APC au mois d'octobre écoulé, Azzedine Antri, chef de la daïra de Constantine, avait déclaré : "Les habitants des logements menaçant ruine à la cité Ben-Boulaïd, dans la ville de Constantine, seront relogés dans le cadre d'une opération d'urgence à partir du 3 novembre." Le même responsable avait affirmé que "cette opération d'urgence a été enclenchée suite au rapport ‘inquiétant' de l'expertise technique établi par le CTC, l'organisme national de contrôle technique de la construction, qui a classé cette cité dans la zone rouge et a insisté à mettre en urgence les bâtiments en question hors d'usage". Le chef de daïra avait même souligné que "le relogement des familles concernées a fait l'objet d'une dérogation exceptionnelle émanant du Premier ministère". Rien n'a été fait depuis, et il semble que les habitants de la cité Ben-Boulaïd vont devoir encore prendre leur mal en patience et attendre que les autorités locales répondent à leur doléance.