Les communes de la wilaya sont exclues des subventions d'équipement de l'ex-FCCL, devenu CSGCL. Les présidents des assemblées communales de la wilaya de Tizi Ouzou ont organisé, hier matin, un rassemblement de protestation devant l'entrée de l'immeuble abritant le cabinet du wali pour dénoncer ce qu'ils qualifient de "représailles" financières prises par le pouvoir pour sanctionner, disent-ils, cette wilaya, en raison des positions politiques qu'elle a eu à assumer par le passé et encore aujourd'hui. Ils étaient un peu plus d'une quarantaine de P/APC de différentes tendances politiques, appuyés par des élus à l'APW et des élus nationaux du FFS et du RCD, à participer à cette action contre, ont-ils déclaré, "l'injustice et la stigmatisation qui visent à faire payer à la région ses positions politiques". Le rassemblement a débuté par la lecture de la déclaration rendue publique, jeudi dernier, par la coordination des P/APC de Tizi Ouzou qui avait révélé la réduction drastique des budgets alloués aux communes au titre des PCD pour l'année 2020. "Un montant dérisoire de 15 000 000 de dinars par commune en PCD ne pourrait répondre aux besoins urgents d'un seul village, eu égard à la situation du sous-développement délibéré de notre région depuis des lustres", a tenu à rappeler le lecteur de la déclaration, Heyouni Berchiche, soulignant que les communes de la wilaya sont également exclues des subventions d'équipement de l'ex-FCCL, devenu CSGCL, contrairement aux communes des autres wilayas. "Le déséquilibre avec les communes des autres wilayas est flagrant. À titre d'exemple, durant l'année 2019, lorsqu'à Tizi Ouzou, les budgets PCD étaient déjà insignifiants, la wilaya de Tébessa avait reçu une cagnotte de 270 milliards de centimes pour 28 communes, soit une moyenne de 9,6 milliards par commune, et dans le cadre FCCL 600 milliards, soit une moyenne de 20 milliards supplémentaires. À Chlef, ils ont reçu 750 milliards pour 35 communes. La commune Abdelkader, dans la wilaya de Témouchent, a reçu à elle seule 55 milliards en PCD et 10 milliards en FCCL. Tamlouka à Guelma a reçu 50 milliards. Gouraya, à Tipasa, a reçu 17 milliards l'année dernière", a détaillé Heyouni Berchiche pour expliquer ce déséquilibre national en termes de dotations budgétaires. Pour Mohand Moussaoui, le P/APC de Frikat, ce constat chiffré ne fait que confirmer les représailles décidées à l'encontre de cette région. "Vu l'acte de résistance de cette région, on ne peut pas espérer autre chose. Nous ne sommes pas ici étonnés que cette répartition soit, en premier lieu, une réponse directe à la position de la région concernant la présidentielle passée. Cette région paye le prix de sa résistance, de son engagement, mais son engagement est pour une Algérie plurielle, pour un Etat de droit, pour les libertés démocratiques et pour la revalorisation de la mémoire des martyrs", a-t-il déclaré, soulignant que si les P/APC ont décidé cette action, "c'est pour mettre à nu ces pratiques qui continuent même si on nous fait miroiter un semblant de changement". "Notre action est éminemment politique car nous posons un problème d'équité et de répartition équitable des richesses du pays", a-t-il déclaré tout en condamnant le manque de transparence quant à la cagnotte globale allouée au titre des PCD à la wilaya et les modalités de sa répartition. "Nous n'avons jamais été associés et nous n'avons jamais eu droit à la vérité", a-t-il dénoncé. Pour leur part, les élus APW et nationaux ont dénoncé également l'insuffisance et le gel des projets structurants avec la même arrière-pensée, celle de sanctionner la région.