De nombreux manifestants à travers l'Iran ont été blessés par des tirs de grenades des forces de sécurité les 11 et 12 janvier, a affirmé hier Amnesty International, dénonçant un "usage illégal de la force" et une "violente" répression contre des "rassemblements pacifiques". Disant se baser sur des images authentifiées et des témoignages de victimes et témoins, l'ONG basée à Londres a affirmé également dans son communiqué que les forces de sécurité iraniennes ont fait usage "de balles caoutchoutées, de gaz lacrymogène et de spray au poivre pour disperser les manifestants". Elles ont en outre utilisé la violence physique, avec des "coups de pied, des coups de poing ou des coups de matraque et procédé à des arrestations arbitraires", selon Amnesty. Après deux jours de démentis officiels de la thèse selon laquelle un missile avait été tiré sur le Boeing 737 d'Ukraine International Airlines, les forces armées iraniennes ont reconnu samedi leur responsabilité, en évoquant une "erreur humaine". Les 176 personnes à bord, en majorité des Iraniens et des Canadiens, sont décédées. "Cela est épouvantable que les forces de sécurité écrasent violemment des rassemblements pacifiques de personnes réclamant justice (...) et exprimant leur colère contre les autorités", a affirmé Philip Luther, un responsable d'Amnesty pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. "L'usage illégal de la force dans les récentes manifestations font partie d'une longue tradition des forces de sécurité iraniennes", a-t-il ajouté.