Le président du Parlement iranien a mis en garde hier l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) contre de "graves" répercussions après le déclenchement par les Européens du mécanisme de règlement des différends (MRD) contre l'Iran. Les trois Etats européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne), parties de l'accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, ont annoncé, mardi, avoir déclenché le MRD pour tenter de contraindre Téhéran à revenir à l'application totale de ce texte contraignant pour son programme nucléaire. Le pacte passé entre la République islamique et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) menace de voler en éclats depuis que le président américain Donald Trump s'en est retiré unilatéralement en 2018, avant de rétablir de lourdes sanctions économiques contre l'Iran. Berlin, Paris et Londres maintiennent qu'ils restent engagés dans l'accord, mais Téhéran les accuse d'inaction. "Ce que ces trois pays européens ont fait sur le dossier du nucléaire iranien (...) est regrettable", a affirmé dimanche le président du Parlement, Ali Larijani, cité par l'agence officielle Irna. "Nous annonçons clairement que si l'Europe, pour quelque raison que ce soit, utilise l'article 37 de l'accord sur le nucléaire de manière injuste (dans la foulée du MRD, ndlr), alors l'Iran prendra une grave décision sur la coopération avec l'Agence", a-t-il ajouté, en référence à l'AIEA. L'article 37 prévoit que si aucune solution n'est trouvée au contentieux, le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait rétablir toutes les sanctions qui avaient été levées dans le cadre de l'accord. Depuis mai 2019, Téhéran s'est affranchi d'engagements pris dans le cadre de l'accord de Vienne limitant drastiquement ses activités nucléaires, en riposte aux sanctions américaines et à l'incapacité des pays européens à les contourner. En janvier, Téhéran s'est notamment affranchi de toute limite sur le nombre des centrifugeuses qu'elle s'autorise à faire tourner pour enrichir l'uranium.