Après deux semaines, marquées par une grève de trois jours, les enseignants du primaire ont décidé de revenir à une grève cyclique d'un jour par semaine, le mercredi, mais qui, exceptionnellement, aura lieu aujourd'hui, lundi, avec l'organisation d'un sit-in devant la Direction de l'éducation d'Alger-Ouest à Chéraga, en signe de solidarité avec les 15 enseignantes de l'école Larbi-Tebessi (Aïn Benian), qui sont interdites d'accès à l'établissement en raison de leur participation à la grève. Pour expliquer ce revirement, un enseignant "meneur" a expliqué que l'option de trois jours de grève était "inopportune" en précisant qu'"elle ne résultait pas d'une étude approfondie des événements en cours dans le secteur de l'éducation et sur la scène politique ou d'une conviction" partagée. "Malheureusement, nous avons constaté que le taux de suivi du mot d'ordre de grève était en recul constant, d'où le choix difficile qui s'offrait à nous. Soit de continuer la grève de trois jours avec une mobilisation en régression, soit de réviser notre démarche. Ce qui fut fait, en optant pour le retour à une grève d'un jour qui nous garantit l'adhésion des parents d'élèves, qui sont en majorité contre l'escalade", a indiqué le coordinateur des enseignants. Car "sans la solidarité des parents d'élèves et des enseignants des autres cycles d'enseignement, les résultats enregistrés seront minimes", conclut-il. Dans un appel lancé, samedi, à l'issue d'une réunion des trois directions de l'enseignement d'Alger (Est, Ouest et Centre), la Coordination des enseignants du primaire a annoncé la décision de revenir à une journée seulement de grève par semaine, d'organiser le sit-in devant la Direction de l'éducation d'Alger-Ouest de Chéraga et la préparation d'une marche nationale vers le siège du ministère à la fin du mois de février. Et d'expliquer ce train d'actions par les récents développements, dont "le virage dangereux" qu'a connu le secteur en citant, particulièrement, les "abus dont ont été victimes les enseignantes de l'école Larbi-Tebessi et le faible taux de réponse au mot d'ordre de la dernière grève". Aussi, un appel est lancé à la solidarité des enseignants des cycles moyen et secondaire et aux parents d'élèves, pour la condamnation de l'arbitraire dans toutes les écoles. Ces résolutions sont motivées par le souci de "maintenir la flamme de la contestation" après un taux de suivi très modeste du mot d'ordre de grève de trois jours, enregistré durant les deux dernières semaines, de l'aveu même de ses animateurs qui pointent du doigt les pressions exercées sur les grévistes par les directeurs d‘établissement et "les doubles ponctions" sur les salaires. D'autres enseignants ont, en outre, pris leur distance avec le mouvement à la suite du rejet de leur appel à décréter une grève illimitée pour faire pression sur la tutelle, et l'amener ainsi à répondre favorablement à leurs doléances.