Plus d'une année après la fermeture des abattoirs sis à la rue des Fusillés au Ruisseau, les chevillards d'Alger endurent de nombreux problèmes. La délocalisation provisoire de leur activité vers l'abattoir d'El-Harrach a trop duré. Les conditions d'abattage des bêtes et de leur revente aux bouchers détaillants sont à la limite du tolérable en raison de l'exiguïté et de l'insalubrité des lieux. Ce qui risque de perturber l'approvisionnement du marché en viandes rouges à trois mois du début du ramadan. Ce constat déplorable a été dressé hier par les distributeurs grossistes de viandes rouges affiliés à l'Association nationale des commerçants et des artisans algériens (Ancaa), lors d'une conférence de presse animée au siège de l'organisation. Regroupés en commission nationale au sein de l'Ancaa, les opérateurs en question lancent un appel urgent aux pouvoirs publics pour construire une nouvelle infrastructure qui offrirait de meilleures conditions sanitaires et de contrôle lors de l'abattage et du stockage des viandes. "En décembre 2018, l'APW d'Alger avait voté une enveloppe de 100 milliards de centimes pour financer des abattoirs à Baraki. Mais, nous n'avons rien vu venir. Nous sommes en droit de nous interroger sur l'enveloppe en question. Où sont passés ces 100 milliards ? En novembre dernier, le secrétaire général de la wilaya d'Alger nous a affirmé que l'Etat n'avait pas les moyens de construire un nouvel abattoir. Il nous a alors recommandé de nous rabattre sur les abattoirs privés. Nous réitérons aujourd'hui notre demande afin de trouver une solution." De son côté, le président de l'Association nationale des commerçants et des artisans algériens, Hadj Tahar Boulenouar, a évoqué les besoins du marché national en viandes rouges durant le ramadan où la consommation augmente de plus de 50% par rapport aux autres mois de l'année. "Une quantité de 70 000 à 80 000 tonnes de viandes, y compris de poulet, est mise sur le marché durant le ramadan. 30 000 tonnes sont importées", a-t-il précisé.
