La place de L'Olivier, située à la sortie ouest de la ville de Tizi Ouzou, abrite depuis avant-hier, samedi, la sixième édition de la foire du miel, organisée par l'Association des apiculteurs professionnels de la wilaya, en collaboration avec la Chambre de l'agriculture. Si ce rendez-vous commercial permet aux apiculteurs d'écouler leur récolte, il est aussi et surtout question pour eux d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur les menaces qui pèsent sur cette filière, à l'apparence en plein développement. Pour les apiculteurs que nous avons rencontrés, ce qui représente aujourd'hui la plus importante menace sur leur activité est le phénomène de la mortalité chez les abeilles. Vient en seconde position le vol de ruches qui est devenu monnaie courante. "Le phénomène de mortalité chez les abeilles était, certes, un phénomène mondial qui ne nous avait pas touchés jusqu'à un passé récent. Aujourd'hui, nous le subissons aussi de plein fouet", nous a expliqué, à ce propos, l'un des membres de l'association, Ahmed Zidelmal, soulignant que "les apiculteurs ont déjà tiré la sonnette d'alarme sur la disparition de cet insecte". Selon les explications de cet apiculteur, qui exerce cette activité depuis plus de 30 ans, cette mortalité observée chez les abeilles est causée essentiellement par les pesticides utilisés par les agriculteurs, qui ont un impact négatif sur le développement des colonies, ainsi que par la pollution électromagnétique produite par les relais téléphoniques qui influent sur l'orientation de l'abeille. À ce problème de mortalité causé par la pollution s'ajoute, selon les apiculteurs, celui du vol de ruches. À ce sujet, M. Zidelmal a estimé qu'il s'agit d'un phénomène nouveau, devenu, malheureusement, récurrent. "C'est un phénomène nouveau qui s'est développé avec le développement de la filière au début des années 2000. Aujourd'hui, ce phénomène a pris des proportions alarmantes, ce qui porte préjudice aux producteurs", a déploré notre interlocuteur. Evoquant la récolte de cette année, M. Zidelmal a reconnu qu'il y a une baisse de la production de miel dans la wilaya, sans toutefois avancer de chiffres. Cette situation oblige ainsi, a-t-il expliqué, les apiculteurs à recourir à la transhumance dans d'autres wilayas du pays pour essayer d'augmenter leur production annuelle. "Cette baisse de la production de miel se répercute ensuite sur les prix de revient et de vente du miel, qui ont d'ailleurs tendance de plus en plus à augmenter", a regretté notre interlocuteur.
