Les violences intercommunautaires à New Delhi ont déjà coûté la vie à 20 personnes et fait près de 200 blessés, selon un dernier bilan, hier, marquant un des pires embrasements de la capitale indienne depuis des décennies. Des émeutiers armés de pierres, de sabres et parfois même de pistolets ont semé le chaos et la terreur depuis dimanche dans des zones périphériques à majorité musulmane du nord-est de la mégapole, éloignées d'une dizaine de kilomètres du Centre. De nombreux travailleurs migrants pauvres y résident. Lors de multiples incidents rapportés par la presse indienne, des groupes armés hindous s'en sont pris à des lieux et à des personnes identifiées comme musulmanes. Des témoignages concordants font état de bandes criant : "Jai Shri Ram." ("Vive le dieu Ram.") Des vidéos tournées la veille et circulant sur les réseaux sociaux montrent des hommes grimpant au minaret pour y arracher le haut-parleur et y planter le drapeau, sous les vivats. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a appelé hier les habitants de Delhi à "la paix et la fraternité" après ces violences. "J'appelle mes sœurs et frères de Delhi à maintenir en tout temps la paix et la fraternité. Il est important que le calme et la situation normale soient rétablis au plus vite", a déclaré le nationaliste hindou sur son compte Twitter.