Des médecins membres du conseil scientifique ont, dans un procès-verbal élaboré récemment, émis le vœu de faire payer les malades, notamment pour des soins spécialisés. C'est du moins ce qui a été mentionné dans un paragraphe dudit PV de réunion, en indiquant que les restrictions budgétaires freinent le développement au niveau de plusieurs services de la structure, qui dessert un bassin de pas moins de 7 millions d'habitants. Par ailleurs, les chefs de service ont demandé de revoir à la hausse les budgets alloués à chaque service. "Nous suggérons que les budgets soient alloués proportionnellement aux activités des services, même s'il faut faire participer les malades", lit-on dans le procès-verbal. Et de renchérir : "Souvent des malades se séparent de leurs biens les plus précieux pour aller se soigner à l'étranger." Les rédacteurs du rapport ont indiqué qu'au moment où l'activité au niveau du CHU Saâdna-Mohamed-Abdennour de Sétif ne cesse d'augmenter, le budget qui lui est alloué a été cette année revu à la baisse. Cette anomalie a été signalée lors d'un récent conseil médical. En effet, selon certaines indiscrétions, cette restriction est un frein au développement et au fonctionnement des différents services, dont notamment la cardiologie interventionniste et la chirurgie prothétique et de la scoliose. Selon certaines indiscrétions, le manque de consommables freine respectivement les interventions et l'activité des services de cardiologie et d'orthopédie. Le Pr Boussouf, médecin chef du service de cardiologie, mentionne dans le procès-verbal "l'épuisement du consommable de la salle de cathétérisme, dont les reliquats sont réservés aux urgences extrêmes. Si l'approvisionnement ne se fait pas dans les meilleurs délais, cette activité va s'arrêter". Par ailleurs, la gestion du laboratoire central, qui constitue depuis plusieurs années un véritable problème, a encore une fois été évoquée. Il s'agit d'une incessante demande de revoir l'organigramme dudit laboratoire central en créant des unités, voire des services à part, d'autant plus que l'encadrement existe. Les spécialistes n'ont pas mâché leurs mots pour demander de revoir aussi la gestion du centre de transfusion sanguine qui, depuis sa création, est géré par le CHU, alors qu'il est une entité à part qui devrait être gérée par l'Agence nationale du sang. L'état de la structure a été également mentionné. Il est à noter que la structure, qui tombe en décrépitude, a été durant pas moins de deux décennies au cœur de plusieurs scandales de gestion, ce qui nécessite une thérapie de choc qui doit être confiée à un spécialiste expérimenté afin de sauver ce qui peut encore l'être.