Le militant des droits de l'Homme et activiste du hirak de Mascara, Hadj Ghermoul, a été laissé en liberté provisoire, jeudi dernier, dans le cadre d'un nouveau dossier portant sur une atteinte à corps constitué. Après s'être rendu aux services de sécurité en réponse à une convocation dont il avait été destinataire, l'activiste a été présenté devant le procureur de la République puis le juge d'instruction près le tribunal correctionnel qui, après audition, a décidé de le placer sous contrôle judiciaire. La veille, mercredi, Hadj Ghermoul était devant la Cour d'appel de Mascara où devait être examiné son appel de la condamnation à 18 mois de prison, assortie d'une amende de 30 000 DA, dont il avait écopé, fin décembre 2019, pour diffusion de vidéos portant atteinte à l'intérêt national. Les soucis judiciaires du défenseur des droits de l'Homme de 38 ans ont commencé à la naissance du hirak avec la publication d'une photographie le représentant avec une pancarte dénonçant la tentative de faire passer le 5e mandat de l'ancien président de la République. L'image lui a valu d'être condamné, en janvier 2019, à une peine de six mois de prison ferme qu'il a purgée en totalité bien que les événements qui ont secoué l'Algérie lui aient donné raison. Pendant toute la durée de sa détention, son portrait a été brandi, dans toutes les marches, un peu partout sur le territoire national, par des milliers de manifestants qui réclamaient son élargissement. Une fois remis en liberté en juillet 2019, Hadj Ghermoul a repris son militantisme à Mascara et ailleurs dans d'autres wilayas où il a été accueilli en héros et pris part aux marches du vendredi. Avec l'élection présidentielle du 12 décembre, les services de sécurité interdisent les manifestations rejetant l'organisation du scrutin et verrouillent tout espace d'expression. À Mascara, comme dans d'autres wilayas de l'Ouest, les marches du vendredi sont désormais interdites, souvent par la répression et les interpellations, ce qui n'empêche pas les militants les plus irréductibles de tenter de forcer le blocus. Et c'est au cours d'une tentative de ce genre, en février, que Hadj Ghermoul est pris à partie par un commissaire de police. "J'ai été insulté, frappé et on m'a craché au visage", dénoncera-t-il sur les réseaux sociaux, des traînées de sang coulant sur son visage depuis une blessure à la tête occasionnée "par des coups de talkie-walkie assénés par le commissaire". Le miltant devait plus tard porter plainte contre l'officier de police.