Le représentant du ministère public près le tribunal de Tipasa a requis dimanche des peines de 7 à 10 ans de prison ferme assortie de peines complémentaires à l'encontre des accusés impliqués dans l'affaire de corruption ayant touché récemment la Société de distribution d'électricité et de gaz de la wilaya de Tipasa, a-t-on constaté. Le procureur de la République a requis, lors de ce procès qui a débuté dimanche dernier après son report à deux reprises, des peines de 10 ans de prison ferme à l'encontre des principaux accusés, assortie d'une amende d'un million de dinars. Il s'agit de l'ancien directeur de Sonelgaz à Tipasa, Hamid Louzi, du chef de département exploitation électricité à la même direction, Mohamed Bouziane, et du gérant d'une entreprise spécialisée dans les travaux d'électricité, Fethi Hamadi. Dans ce cadre, le représentant du parquet a demandé, lors de son réquisitoire, de voir annulés tous les contrats, marchés ou concessions obtenus par les accusés Fethi et Mustapha Hamadi. Le parquet avait mis en accusation le 2 décembre 2019 quelque 12 prévenus sur un total de 47 autres ayant fait l'objet d'une information judiciaire lancée dans le cadre de la loi anticorruption. Le juge d'instruction près ladite juridiction a ordonné le jour même le placement de 8 accusés en détention provisoire et de 4 autres sous contrôle judiciaire. L'affaire a été traitée sur la base d'une lettre anonyme faisant état de pratiques collusoires et de privilèges ayant profité à l'entreprise Hamadi. Ces pratiques ont permis à cette entreprise de réaliser un chiffre d'affaires de 130 millions de dinars et près de 90 millions de dinars en 2017. Pour ce qui est des 9 autres responsables, dont un entrepreneur et des responsables occupant des postes de chef de division électricité à Cherchell, Hadjout, Koléa et Tipasa, en sus des responsables du service comptabilité et administration et moyens, le parquet a requis des peines de 7 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500 000 DA, et le placement en détention provisoire de quatre mis en cause. La défense de la partie civile (Sonelgaz) a sollicité, pour sa part, de voir l'entreprise Hamadi condamnée à lui verser un dédommagement pour préjudice moral de l'ordre de 50 millions de dinars et 30 millions de dinars pour les autres accusés. L'audience du procès s'est poursuivie dans la nuit de dimanche à lundi jusqu'à une heure tardive de la nuit. Le verdict devrait être connu la semaine prochaine.