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Blida : le calvaire des confinés
Les cabinets et cliniques privés sont fermés
Publié dans Liberté le 30 - 03 - 2020

Décrété depuis cinq jours, le confinement total pour cause de coronavirus fait vivre un véritable calvaire aux habitants de la wilaya de Blida. Ces derniers se retrouvent privés de la moindre prestation médicale devant la fermeture de tous les cabinets médicaux et cliniques privées pour des consultations ou honorer leurs rendez-vous ou même pour des urgences. Les hôpitaux et les autres structures médicales publiques sont, quant à eux, submergés par les cas avérés ou supposés de malades atteints de coronavirus ou alors ils se retrouvent privés de moyens pour faire face à une forte affluence des citoyens qui, la mort dans l'âme, n'ont d'autre choix que de s'adresser à ces structures avec la peur au vendre de choper le virus. "J'ai une rage de dent, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit tant la douleur était insupportable", témoigne Amel.
Et de poursuivre : "Je me suis rendue chez le dentiste juste avant le confinement pour les premiers soins. Je ne sais ce qu'il a fait exactement mais je devais le revoir la semaine d'après. Aujourd'hui je me retrouve avec la gencive qui saigne et un abcès, et j'ai du mal à avaler, ne serait-ce que de la soupe, en plus d'une douleur qui ne s'arrête pas malgré tous les comprimés que je prends." En se rendant à l'hôpital, Amel a eu droit à une réplique narquoise du genre : "Madame, les gens sont en train de mourir et vous, vous vous plaignez d'un mal de dent. Rentrez chez vous, il n'y a pas de dentiste disponible." Il se trouve qu'il existe des cas encore plus graves qui plongent les Blidéens dans la psychose.
À l'exemple de ce qu'a vécu cette femme au foyer, âgée de 37 ans, mère de deux enfants, dont un nourrisson, il y a deux jours. Elle a passé une nuit cauchemardesque. "Nous avons frôlé le drame. Ma fille âgée d'à peine six mois a fait une forte fièvre que nous ne sommes pas arrivés à faire baisser malgré de grands efforts. Son médecin habituel (pédiatre) ne travaille plus. Nous avons fait le tour des hôpitaux et nous nous faisions refouler à chaque fois. Il a fallu que je pique ma crise et que je tombe en pleurs, mon bébé dans les bras, pour qu'un jeune médecin ait pitié de moi et nous porte secours de justesse", raconte-t-elle. Il en est de même pour Tahar, âgé de 68 ans, qui présente des problèmes cardiaques depuis peu : "Je ne suis qu'au tout début de ma maladie et normalement mon médecin que je vois tous les trois mois doit m'ajuster mes doses de médicament.
Et là je ne sais plus quoi faire." Omar, quant à lui, a eu une crise d'estomac, suivie de vomissements qui ne cessent pas : "J'avais des crampes et des ballonnements depuis deux jours. J'ai pris Smecta et d'autres médicaments, mais rien n'y fit. J'ai de plus en plus mal et je n'arrête pas de vomir, en plus des maux de tête. Je ne trouve aucun médecin privé et j'ai peur d'aller aux urgences de l'hôpital car mon voisin aurait contracté le coronavirus en se rendant justement à l'hôpital. Je ne sais si c'est vrai ou pas, mais je ne veux pas prendre de risque, surtout que je n'ai même pas de bavette ni de gants pour me protéger puisqu'ils sont introuvables", nous a-t-il confié, s'indignant de ses mesures de confinement qui, de son avis, n'obéissent à aucune logique.
Les cancéreux et les hémodialysés en grand danger Touchée de plein fouet, cette wilaya soumise au confinement total a du mal à gérer les autres cas de pathologie. L'hôpital Frantz-Fanon, qui habituellement reçoit des cancéreux, tourne aujourd'hui au ralenti. Les malades qui doivent s'y rendre ont du mal à rejoindre l'hôpital. Non seulement il existe un problème de transport, mais en plus ils se retrouvent confrontés au problème d'hébergement. "Ma mère est atteinte du cancer du sein et suit des séances de chimiothérapie.
Habituellement je l'accompagne et nous trouvons refuge au sein d'une association car nous sommes démunis et ne pouvons pas nous permettre l'hôtel. Aujourd'hui cette association refuse de nous recevoir, mais alors que faire ?" Cette même détresse est vécue par les hémodialysés. Atteint d'insuffisance rénale depuis quatre ans, Saci confie : "La clinique privée où j'ai l'habitude de me rendre est fermée. Franchement, c'est honteux. Avec tout l'argent qu'ils gagnent et avec la crise sanitaire actuelle, ils ne peuvent même pas se rendre utile. Ils devraient être les premiers sur le front, car eux ils ont les moyens.
Le ministère de la Santé devrait les sanctionner." Une colère difficile à contenir, y compris pour les médecins et les dentistes qui ne savent plus à quel saint se vouer. Un dentiste d'Alger assure : "L'ordre des médecins (dentistes) d'Alger nous a adressé une note le 17 mars dernier nous sommant de ne prendre que les urgences pour ceux qui le peuvent, mais aujourd'hui nous ne pouvons même pas assurer les urgences faute de moyens de protection." Un autre dentiste de Blida témoigne : "Nous avons travaillé jusqu'à épuisement de tous les moyens de protection dont nous disposions ; nous n'avons plus le choix que de fermer. C'est à l'Etat de trouver une solution.
Il faut nous fournir les bavettes, les gants et les camisoles et permettre aux cabinets médicaux, dentistes et autres de travailler par rotation, car la période de confinement pourrait durer plus que dix jours et il existe des cas qui ne peuvent pas attendre."


Nabila Saïdoun


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