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"Le corona a grippé notre théâtre"
Mourad Senouci, directeur du T.O
Publié dans Liberté le 11 - 04 - 2020

Dans cet entretien, le directeur du théâtre Abdelkader-Alloula, Mourad Senouci, révèle les pertes financières essuyées par le TRO à cause du coronavirus et fait le point sur tout ce qui a été réalisé depuis son intronisation à la tête de ce théâtre, il y a trois ans.
Liberté : Quelles répercussions le coronavirus et les mesures de confinement qu'il a imposées ont-ils entraînées sur les activités du théâtre Abdelkader-Alloula ?
Mourad Senouci : Nous avons dû suspendre toute la programmation des activités de mars à juillet 2020, dont 12 événements internationaux et une multitude de représentations artistiques nationales. Nous avons annulé 35 événements prévus pour les vacances de printemps entre Oran et Alger (20 représentations théâtrales à Oran, 12 à Alger-Centre et 3 au palais de la culture Moufdi-Zakaria). Nous avons également dû faire l'impasse sur trois concerts internationaux français et espagnol prévus pour le mois de mars, de même que les concerts de l'été, dont celui de Marc Lavoine le 13 juin, sont sérieusement compromis.
Bref, la crise de coronavirus a entraîné des pertes financières importantes pour le TRO. Au plan de la production, nous avons dû interrompre la préparation de deux pièces de théâtre : Qitar Dounia, production destinée aux enfants, et Harlequin, qui devait être jouée par des comédiens d'Oran et de Sidi Bel-Abbès. Un autre projet a été reporté aux calendes grecques, celui du lancement d'une nouvelle production intitulée Kokom, pièce pour enfants adaptée d'un texte de l'Algérien Youcef Baaloudj, élu meilleur texte pour enfants du monde arabe en 2018.
Après l'annulation des spectacles depuis le 17 mars, vous avez investi l'espace numérique en mettant en ligne quelques pièces de théâtre. Cette démarche a-t-elle eu un écho auprès du public ?
En fait, nous avions déjà commencé à nous déployer dans l'espace virtuel en élaborant un site internet et en ouvrant une chaîne Youtube et une page sur Facebook, de même que nous avons créé une application pour mobile. Nous y diffusions les actualités liées aux activités du théâtre, mais depuis le début de la crise, nous avons pensé à partager des pièces de théâtre. Pour le moment, nous en sommes à huit productions, dont El-Ajwad et El-Khobza.
Les internautes peuvent également accéder à une exposition de 30 photographies du défunt Abdelkader Alloula dont nous venons de commémorer le 26e anniversaire (le dramaturge avait été assassiné en mars 1994, ndlr). Cette "expérience virtuelle" semble être appréciée par le public, nous avons eu des retours favorables, mais il faudra encore attendre pour en évaluer l'impact, notamment en termes du nombre de fréquentations.
À ce propos, il y a moins d'un mois, votre institution a réceptionné un important fonds documentaire légué par Abdelkader Alloula. C'est une marque de confiance de la famille du défunt mais également une grande responsabilité pour la préservation du legs mémoriel du dramaturge…
Il est vrai que la réception de ce fonds documentaire constitue une grande responsabilité, mais nous avons pris des dispositions pour sécuriser ce legs et le rendre accessible au grand public. Il faut savoir que la masse de documents sera confiée à des spécialistes du CRASC — centre avec lequel nous avons signé un contrat de partenariat — qui vont le traiter selon les normes internationales. Une fois l'opération achevée, un huissier de justice fera l'inventaire de l'ensemble du fonds et établira un procès-verbal en bonne et due forme. Ensuite, des copies seront transmises au CRASC et au département des arts dramatiques de l'université afin que les chercheurs et les étudiants puissent y accéder. Nous n'écartons pas la possibilité de créer une application numérique afin de partager "le fonds Alloula", dramaturge universel, avec le monde entier.
Il faut savoir que la création d'une médiathèque est l'un des objectifs que je me suis fixé depuis que j'ai pris la direction du théâtre. J'espère, donc, constituer un important fonds documentaire autour des grands noms du théâtre algérien. Nous avons déjà reçu des enregistrements audio du défunt Kateb Yacine, qui doivent également être traités selon les standards internationaux, et des proches de plusieurs comédiens disparus ont promis de nous confier leur héritage artistique.
Depuis votre arrivée à la direction, vous avez beaucoup travaillé à la modernisation du théâtre en termes de gestion. Quelles ont été les principales actions que vous avez engagées ?
J'ai été détaché par l'ENTV fin 2017 pour prendre les rênes du théâtre pour une période de trois années. Mon objectif principal était de sortir le théâtre de l'ornière et de redorer son image. En l'absence de ressources financières, j'ai dû m'appuyer sur les concerts musicaux afin de financer les activités théâtrales. Pour vous donner un ordre d'idées, les concerts qui constituent 30% de nos activités nous permettent d'assurer le fonctionnement du théâtre, de financer de nouvelles productions, de soutenir le théâtre amateur…
C'est grâce aux événements musicaux, notamment étrangers, que le théâtre Abdelkader-Alloula a réussi à sortir la tête de l'eau et à gagner son autonomie financière. Aujourd'hui, nous ne souffrons plus de difficultés financières. Plus encore, le travail acharné fourni par le personnel du théâtre a permis de gagner la confiance de potentiels sponsors avec lesquels nous sommes en contact depuis quelque temps. Mais là aussi, le coronavirus nous a freinés dans notre élan.
Les efforts déployés depuis 2017 nous permettent aujourd'hui de soutenir de théâtre amateur en abritant des pièces même à perte, de travailler au lancement d'ateliers pour le théâtre amateur…
Au registre de la modernisation, hormis la percée dans l'espace virtuel, nous avons rajeuni le personnel et relevé le niveau d'instruction (moins de 35 ans et détenteurs de licences), nous avons installé la billetterie électronique, instauré le système "zéro minute retard" (l'événement artistique démarre à l'heure annoncée) et réussi la gageure de numériser l'administration. Ce qui nous permet, en ces temps de crise, de dresser des bilans et de dessiner des perspectives en télétravail. Je ne dis pas que nous avons atteint tous les objectifs que nous nous sommes assigné, mais je ne crois pas exagérer en affirmant que 80% ont été réalisés.
Le mois de Ramadhan arrive à grands pas, mais personne ne sait si le confinement sera levé d'ici là. Comment appréhendez-vous cette période traditionnellement riche en événements culturels ?
Nous sommes prêts à toutes les éventualités. Les événements impliquant une participation étrangère sont évidemment écartés, mais si nous devons agir dans l'urgence, nous pourrons compter sur les productions locales. Ceci étant dit, et compte tenu de l'évolution de la crise socio-sanitaire, je ne pense pas qu'il y aura des activités culturelles durant le mois de Ramadhan. Autant dire que tout est reporté à l'automne prochain. Dans le meilleur des cas…




Entretien réalisé par : Samir Ould Ali


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