Lourdement impactés par le brutal et long arrêt forcé de leur activité depuis le début de la crise sanitaire, en mars dernier, et voyant leur avenir s'assombrir davantage avec les nouvelles augmentations des prix du carburant à la pompe, les transporteurs, toutes catégories confondues, de la wilaya de Tizi Ouzou, ne cessent, depuis le début du déconfinement total, de multiplier les cris de détresse et surtout les actions pour se faire entendre. Après un premier rassemblement de protestation observé mardi dernier devant le siège de la wilaya à l'effet d'interpeller, en vain, les autorités concernant leur situation, les transporteurs sont encore revenus à la charge, avant-hier jeudi, journée durant laquelle ces derniers ont entrepris des actions qui laissent clairement entendre que désormais, le secteur des transports est sur une véritable poudrière. En effet, les transporteurs de marchandises ont carrément procédé à la fermeture de la RN12 à hauteur du rond-point menant vers les deux localités d'Azazga et de Yakourène en plaçant en travers de la route leurs poids lourds. Par cette action qui a paralysé, durant une bonne partie de la journée, la circulation sur cet axe névralgique qui relie Alger à Béjaïa, via la wilaya de Tizi Ouzou, ces transporteurs voulaient plus particulièrement exprimer leur colère provoquée par l'augmentation des prix de carburant durant cette période où leur secteur a été déjà sérieusement malmené par la crise sanitaire. Pour ces transporteurs de marchandises, cette action n'est que le début d'un mouvement qui risque de se durcir et de s'amplifier durant les semaines à venir. De leur côté, les transporteurs de voyageurs, dont une délégation a été reçue par les autorités locales à la suite de leur première action, mardi dernier, mais qui n'ont obtenu, a-t-on appris, que de "vagues promesses", se sont réunis durant la même journée pour décider des suites à donner à leur mouvement de protestation. Selon des sources fiables, les participants à cette rencontre ont décidé de mettre désormais les autorités devant le fait accompli en fixant, eux-mêmes, la date de la reprise de leur activité au milieu de cette semaine. Selon la même source, la reprise de l'activité du transport de voyageurs par fourgons et taxis collectifs pourrait intervenir mardi ou mercredi prochains, et ce, en dépit de l'interdiction qui frappe encore le transport collectif, à l'exception des bus et des taxis individuels. Lors de leur rencontre, ces transporteurs ont envisagé également, selon nos sources, de mettre les autorités devant le fait accompli en retenant le principe d'une augmentation des prix de transport à la reprise de leur activité. Une augmentation qui a donné lieu à une véritable levée de boucliers sur les réseaux sociaux où les usagers disent refuser d'être désormais les dindons de la farce. Il reste, en revanche, à savoir comment les autorités comptent gérer cette situation explosive qui se dessine.