La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a déclenché, hier, une enquête nationale sur les inondations des voies de circulation et notamment celles des trémies, à la suite des pluies qui se sont abattues mardi dernier et qui ont provoqué d'importants dégâts et une situation de panique générale chez les populations. Selon la cellule de communication de la DGSN, ces investigations interviennent après les instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné, la veille, de situer les responsabilités des uns et des autres, notamment sur les causes de l'élévation anormale du niveau des eaux enregistré sur certaines routes et trémies du pays. Pour une première, la Sûreté nationale va mobiliser les 48 sûretés de wilaya pour établir des rapports détaillés — basés sur des écrits et des témoignages — sur ces inondations qui ont failli tout emporter, l'espace de pluies orageuses qui ont, fort heureusement, duré que quelques heures. Une cellule de crise a immédiatement été installée au niveau de l'état-major de la DGSN pour superviser cette enquête d'envergure nationale. Au niveau local, chaque chef de sûreté de wilaya mobilisera ses troupes pour coordonner avec les autorités locales sur le plan du renseignement sur ce qui s'est passé, sur les négligences avérées et constatées, les infrastructures touchées par ces inondations, l'élévation des eaux en milieu urbain et toute autre anomalie relevée par les autorités locales et qui pourrait aider les enquêteurs à déterminer les responsabilités. Aussi, les enquêteurs de la DGSN prendront en compte l'ensemble des témoignages, telles les photos et les vidéos (une fois authentifiées) qui sont relayées sur les réseaux sociaux. Bien plus, les enquêteurs exploiteront les appels de détresse enregistrés au niveau des salles de trafic de chaque wilaya pour tenter de mieux localiser les cités et les quartiers qui ont été touchés de plein fouet par ces pluies torrentielles. En ce sens, on apprend que la DGSN a reçu, durant ces intempéries, 27 233 appels téléphoniques de citoyens demandant de l'aide pour procéder à des évacuations et signaler les accidents de la circulation ou la remontée des eaux sur la chaussée, dans les cités et les quartiers. Selon la DGSN, les salles des opérations et les salles de trafic ont été débordées par les appels d'urgence de citoyens via le numéro vert 1548 et le numéro de police d'urgence 17. "Nous avons reçu 5 538 appels via le numéro vert 1548, ainsi que 3 205 appels via le numéro de police d'urgence 17, en plus de 18 490 appels via les commutateurs téléphoniques de la Sûreté nationale", précise la même source. Du coup, ces appels seront exploités en guise de témoignages par les enquêteurs. Après quoi, un rapport global sera envoyé au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui, à son tour, le transmettra au premier magistrat du pays pour prendre des décisions à l'encontre des responsables qui ont failli dans leurs missions.
