Les perspectives d'évolution de l'économie mondiale ne sont pas aussi défavorables qu'on ne le craignait il y a trois mois, a déclaré, jeudi, un responsable du Fonds monétaire international (FMI) évoquant des indicateurs meilleurs qu'attendus en Chine et dans plusieurs économies avancées. "Les récentes données économiques suggèrent que les perspectives peuvent être un peu moins désastreuses qu'au moment de la mise à jour du WEO (rapport sur les estimations de croissance) le 24 juin", a déclaré le porte-parole de l'institution, Gerry Rice, lors d'un point presse virtuel. En juin, lors de la mise à jour du rapport sur les estimations de croissance, le Fonds avait dévoilé des perspectives économiques particulièrement sombres avec une estimation de plus de 12 000 milliards de dollars de pertes cumulées pour l'économie mondiale en 2020 et 2021. Il tablait aussi sur une prévision de récession de 4,9% cette année, contre 3% anticipés en avril. Après la paralysie totale de l'activité mondiale, baptisée le "Grand Confinement" par le FMI, les pays ont commencé au deuxième trimestre à assouplir les mesures draconiennes prises pour tenter d'endiguer la pandémie. Pour le porte-parole du FMI, "certaines parties de l'économie mondiale commencent à passer le cap". "La performance du deuxième trimestre en Chine et dans un certain nombre d'autres économies avancées a été meilleure que prévu", a indiqué Gerry Rice. Autre élément positif : le FMI constate "des signes indiquant que le commerce mondial a commencé lentement sa reprise". Gerry Rice a, toutefois, ajouté que l'horizon restait assombri par la pandémie de coronavirus et son impact sur de nombreux secteurs. Selon lui, l'économie mondiale n'est pas encore "au bout de ses peines". En dehors de la Chine, les perspectives "restent très difficiles, en particulier pour de nombreux marchés émergents et pays en développement", a-t-il expliqué. Pour ces pays, la situation reste "précaire" alors qu'ils subissent la baisse des prix de produits de base, la baisse de la demande à l'exportation, la baisse du tourisme et la baisse des transferts de fonds en provenance de l'étranger, a-t-il ajouté. La situation est particulièrement délicate pour les économies dépendant du tourisme et les besoins de financement restent importants. Le FMI a, par ailleurs, attiré l'attention sur l'endettement, à un moment où il y a une "augmentation significative de la vulnérabilité de la dette" dans de nombreux pays. Tout en jugeant indispensable le maintien des dépenses publiques pour soutenir l'économie, le FMI exhorte les gouvernements à prendre des mesures pour essayer de garantir que la dette reste soutenable, avec, par exemple, un assainissement budgétaire approprié. Lors de son point de presse virtuel, Gerry Rice n'a dévoilé aucun chiffre précis. En effet, le Fonds monétaire international ne publiera ses prochaines prévisions actualisées que le 13 octobre. D'ici là, la perspective d'une relance de l'économie mondiale serait une bonne nouvelle, notamment pour les pays dépendant des exportations d'énergie, à l'instar de l'Algérie. En effet, une relance de l'économie boostera, à coup sûr, la demande mondiale en énergie et, par ricochet, les prix du pétrole.