La Chine aurait détruit ou endommagé des milliers de mosquées dans la région sensible du Xinjiang (nord-ouest), selon un rapport publié hier par un institut de recherche australien et financé par le Département d'Etat américain. Environ 16 000 mosquées ont été détruites ou endommagées ces dernières années dans cette région à majorité musulmane, affirme dans un rapport détaillé l'Institut australien de politique stratégique (Aspi), un cabinet de recherche créé par le gouvernement australien. Les chercheurs disent s'être basés sur des photos satellite et sur d'importantes "extrapolations" : après analyse de 533 mosquées (sur les 24 000 que compte officiellement le Xinjiang selon les autorités chinoises), ils ont procédé à des calculs selon des modèles statistiques. La plupart des destructions se sont déroulées lors des trois dernières années et 8500 mosquées ont été complètement détruites, affirme le rapport. Longtemps frappé par des attentats sanglants attribués à des membres de l'ethnie musulmane des Ouïghours, cet immense territoire semi-désertique fait l'objet d'une ferme reprise en main sécuritaire au nom de la lutte antiterroriste. Plus d'un million de personnes, principalement musulmanes, y ont été internées dans des "camps", accusent des organisations de défense des droits de l'homme. La Chine affirme qu'il s'agit de "centres de formation professionnelle", destinés à aider la population à trouver un emploi et ainsi l'éloigner de l'extrémisme religieux.