Les villageois d'Aït Saâda, dans la commune de Tadmaït, à 18km à l'ouest de Tizi Ouzou, sont en colère. Ils réclament leur part du développement local qui, affirment-ils, est surtout bloqué par le contrôleur financier dont le rôle est de minimiser au maximum les dépenses de la commune. À cet effet, et par le biais de leur comité de village, ils ont rendu public un communiqué dans lequel ils expliquent que, malgré quelques réalisations, notamment celles dépendant de Sonelgaz et de l'hydraulique, la majorité des revendications posées au niveau de l'APC traînent. "La bonne volonté affichée par le président de l'APC de Tadmaït n'a pas été suivie d'effet, malgré les nombreux déplacements du maire au village et la réalisation de fiches techniques de projets qui restent toujours en souffrance", ont-ils expliqué dans ce document, à travers lequel ils pointent du doigt le rôle du contrôleur financier. "Le contrôleur financier, introduit dans le code communal, s'est avéré un véritable élément de blocage pour la satisfaction des revendications des populations", ont-ils dénoncé. "Le comité du village interpelle les autorités concernées pour la levée de cet obstacle au développement de notre commune, car il est prouvé que le rôle du contrôleur financier est de minimiser au maximum les dépenses dans le cadre de la politique d'austérité", ont-ils réclamé. Contacté, le président du comité du village Aït Saâda, Ramdane Youssef Tazibt, a estimé que "l'austérité décidée par les pouvoirs publics bloque les autorités locales dans le règlement des problèmes d'eau, des pistes agricoles, des infrastructures de sport, du désenclavement des habitants, de l'électrification, de l'accès au gaz de ville, de l'éclairage public, etc.". "La majorité des villages de notre commune vivent une situation précaire en raison de l'absence d'infrastructures de base. Le chômage ronge notre jeunesse. Une dizaine de jeunes sont partis en haraga ces dernières semaines et d'autres attendent d'embarquer", a-t-il regretté. Pour le président du comité du village Aït Saâda, "la vie dans les villages de la commune est insupportable. Ni centre culturel ni stade de proximité. En été c'est le calvaire de l'eau potable". "Dans notre commune, il y a beaucoup de citoyens qui veulent travailler la terre, mais ils sont bloqués par le manque de pistes agricoles et des aides publiques. Ihadadène, Tubath, Tazibt, Tizi, Bunekhrudj, Ignan, etc. étaient jadis des endroits qui faisaient vivre nos aïeux mais, aujourd'hui, ils sont complètement abandonnés", a-t-il encore déploré. "Nous allons demander à rencontrer le wali pour mettre fin à ces blocages concernant les projets en souffrance, dont la réhabilitation de l'ex-siège de la garde communale dédié initialement à une polyclinique à Chréa, qui est en état de délabrement", a-t-il conclu. De son côté, Belmadani Nassim, élu à l'APC de Tadmaït, n'a fait que confirmer les déclarations du comité de village d'Aït Saâda, en affirmant que les procédures administratives au niveau du contrôleur financier prennent beaucoup de temps, ce qui bloque nos projets. "Sur une quinzaine de projets déposés au niveau du CF, nous n'en avons que 4 qui sont actuellement débloqués. Une situation qui provoque souvent la colère de la population locale", a-t-il déclaré. K. Tighilt