Une enveloppe financière de 150 milliards de dinars a été débloquée pour la mise en place de cette base logistique, et une commission multisectorielle atterrira prochainement dans l'Ahaggar pour étudier les grands axes de cette infrastructure devant faire de Tamanrasset un immense terminal intermodal. La ville frontalière de Tin Zaouatine, située à 500 km à l'extrême sud de la wilaya de Tamanrasset, aura bientôt son port sec, destiné à reconquérir le marché africain. Cette annonce a été faite, hier, par le wali de Tamanrasset, Mustapha Guerriche, en marge du lancement de la première caravane d'exportation vers le Niger. Le chef de l'exécutif a ainsi saisi cette occasion pour mettre l'accent sur le caractère prioritaire de cette plateforme d'échange entre l'Algérie et l'Afrique afin d'insuffler une nouvelle dynamique socioéconomique dans cette zone géostratégique qui, faut-il le rappeler, concentre toutes les formes d'inégalités régionales en termes de développement local et de bien-être du citoyen. D'après le premier responsable de la wilaya, une enveloppe financière de 150 milliards de dinars a été débloquée pour la mise en place de cette base logistique dont la réalisation sera bientôt amorcée. "Les études relatives à cette infrastructure commerciale ont été achevées. Des entreprises ont déjà été désignées pour la réalisation des premiers lots de ce port sec permettant de nous engager sur la piste africaine et, du coup, développer des échanges économiques avec plusieurs pays du continent noir", affirme M. Guerriche. Il faut savoir que l'érection de cette plate-forme consistant en l'organisation du trafic en étoile autour d'un grand nœud géographique donne à l'Algérie, en général, et à Tamanrasset, en particulier, le moyen de construire un réseau d'échange plus efficace, tout en réalisant, grâce à la concentration des moyens matériels et humains, des économies d'échelles par rapport aux coûts de production et aux coûts de revient des produits destinés à l'exportation. En effet, c'est une alternative stratégique qui illustre l'insertion de l'Algérie dans l'espace africain et la mondialisation via la constitution d'une porte d'entrée internationale vers l'Europe. La réalisation de cette infrastructure, indique-t-on à la wilaya, porte essentiellement sur des installations de stockage et de regroupement des marchandises, des centres de maintenance pour les transporteurs routiers et des services de dédouanement. Le wali de Tamanrasset a également fait part de la réalisation d'un autre port sec à In Guezzam ainsi que d'une grande plate-forme commerciale qui sera érigée au niveau de l'aéroport de la wilaya, Hadj-Bey-Ag Akhamouk. "Une commission multisectorielle atterrira prochainement dans l'Ahaggar pour étudier les grands axes de cette infrastructure devant faire de Tamanrasset un immense terminal intermodal ou encore le big center de transbordement de marchandises vers des destinations multiples", indique M Guerriche. Pour sa part, le président de l'APW de Tamanrasset, Alouandri Maghili, n'a pas manqué de soulever le problème lié à la dégradation avancée des réseaux routiers de la wilaya, particulièrement la transsaharienne dans sa partie reliant In Salah à In Guezzam sur plus de 1 200 km et la route reliant le chef-lieu de wilaya à Tin Zaouatine, qui reste l'unique daïra en Algérie qui ne dispose pas de route goudronnée. "La nouvelle stratégie du gouvernement est tributaire d'un bon maillage routier et d'un réseau de connexion en mesure de répondre aux aspirations d'une région qui a vraiment hâte d'opérer sa mue", estime le P/APW. Revenant à l'événement du jour, la wilaya aura donné le coup d'envoi de la toute première caravane d'exportation vers le Niger, laquelle, indique le wali, est composée de 22 camions semi-remorques, chargés d'une quantité totale de 800 tonnes de sel industriel. Selon le chef de l'exécutif, une opération similaire consistant en l'exportation de 880 t du même produit sera lancée d'ici peu.