Tout en dénonçant le caractère hautement politique du procès, les avocats des anciens ministres de l'Industrie et des Mines Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda ont demandé l'annulation de toutes les condamnations des mis en cause. Le procès en appel du patron du groupe ETRHB s'est transformé hier, au rythme des plaidoiries, en un véritable "réquisitoire" contre les différents organismes mis en place par l'Etat pour accompagner l'acte d'investissement et développer l'économie nationale. Les avocats de la défense des deux anciens ministres de l'Industrie et des Mines Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda ont ainsi pointé du doigt la responsabilité de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi) et le Conseil national d'investissement (CNI) dans la gestion des dossiers d'investissement de l'ancien patron du Forum des chefs d'entreprise (FCE) Ali Haddad. Selon la défense, la responsabilité de ces deux organismes est pleinement engagée avant même celle des mis en cause. "Où sont les directeurs de l'Andi et du CNI ?", interroge l'avocat de Youcef Yousfi, en rappelant qu'il est de leur seul ressort de vérifier la conformité ou non des actes d'investissement des opérateurs économiques. "Youcef Yousfi n'est qu'un exécuteur, comme tous les membres du gouvernement", du programme de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, a-t-il rappelé. "Mon mandant, ajoute la défense de l'ancien responsable du département de l'Industrie, n'a signé aucun document attestant de l'octroi d'avantages ou de privilèges à l'homme d'affaires Ali Haddad." Pour lui, la fonction même de Yousfi ne l'autorise pas à prendre de telles décisions, mais qui sont, ajoute-t-il, du ressort de l'Andi ou du CNI. Abondant dans le même sens, l'avocat de Mahdjoub Bedda a rappelé que son mandant n'a été à la tête du ministère de l'Industrie que pour une courte période durant laquelle il n'a signé qu'"un seul avis technique" pour l'entreprise de montage de véhicules Savem, détenue par Ali Haddad condamné à une peine de 18 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8 millions de dinars. Dans sa plaidoirie, l'avocat de M. Bedda a, en outre, fait savoir que son mandant est poursuivi pour "acte de gestion", et ne devrait, de ce fait, pas "se trouver dans un tribunal". "Mahdjoub Bedda est condamné pour le seul fait d'avoir signé un avis technique relevant d'un acte de gestion", a-t-il rappelé, en insistant, par ailleurs, sur le fait que l'ancien ministre de l'Industrie n'a fait que "mettre en œuvre la politique de l'ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika, adoptée, insiste-t-il, par les deux Chambres du Parlement". Tout en dénonçant le caractère "hautement politique" du procès, les avocats de la défense ont demandé la levée de toutes les condamnations des mis en cause, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda en l'occurrence.