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"Sans salles, le cinéma ne peut être relancé"
Karim Moussaoui réalisateur
Publié dans Liberté le 17 - 12 - 2020

Liberté : Vous faites partie de la nouvelle génération de réalisateurs qui cartonnent. Malgré cela, vous rencontrez des difficultés à faire vos films. Comment vivez-vous cette situation ?
Karim Moussaoui : Ces dernières décennies, il y a eu un cinéma qui a un peu émergé. C'est un cinéma qui, globalement, est plus léger que les grosses productions. Nous ne pouvons aller vers ces dernières, car nous dépendons des fonds de l'Etat. Et les dernières productions algériennes ayant abouti et qui ont pu s'inscrire dans des agendas à l'international, sont le fruit de coproduction. L'état actuel du cinéma en Algérie n'offre pas la possibilité d'un financement à 100% national. Car, la machine n'a pas été lancée. Cela sous-entend notamment l'ouverture des salles. Ces salles vont générer de l'argent et permettre aux producteurs de faire des films. Comme cela n'est pas le cas, les seuls films qui ont pu exister, ont été financés par les subventions, dans le cadre de la coproduction à l'instar de celle du Moyen-Orient ou d'Europe. C'est grâce à ces fonds que nous pouvons parfois financer nos projets. La coproduction n'est pas seulement propre à l'Algérie, mais aux autres pays aussi. En revanche, ces pays offrent également des films grand public liés à une logique de production interne. Pour que cela puisse se réaliser en Algérie, il faudrait une multiplication de financements, à l'exemple du Fonds public, des chaînes télés, des distributeurs... si tous ces moyens sont mis à disposition, les privés pourront s'engager avec leur argent, et il y aura un retour sur investissement. Cette machine n'est pas compliquée à appliquer.
La plupart des salles sont fermées. Comment peut-on parler de relance sans cet élément clé de l'industrie cinématographique ?
Les salles sont le moteur, car elles génèrent de l'argent et ces recettes pourraient être réinjectées dans le cinéma. Mais il faut qu'il y ait des lois pour permettre au privé de gérer des salles, car c'est assez lourd comme investissement (achat de l'équipement, rénovation, transformation en multiplexe...). À cet effet, les APC doivent céder les salles et cela est dans leur intérêt ! Les personnes qui les gèrent ne sont pas formées pour cela. Une salle doit avoir un directeur de programmation et un choix éditorial. Chaque salle devrait pouvoir se spécialiser. Le public qu'elle peut drainer pourra alors avoir le choix entre des blockbusters, des films d'art et d'essai. Une salle, c'est aussi un entretien et une billetterie. On ne peut pas choisir un simple gérant, qui n'est pas du domaine. Pour ces raisons, il faut les céder au privé et personnaliser chaque contrat avec l'APC ou le ministère. Nous ne pouvons pas laisser ces salles dans cette situation. Sans elles, le cinéma ne peut être relancé. Même en temps de crise, nous pouvons investir dans le 7e art. Le distributeur "MD ciné" a prouvé que le cinéma peut être rentable. Cela nous sortira du marasme culturel ambiant.
Est-ce le rôle du ministère de la Culture ?
Le ministère essaye de tout gérer, notamment les salles et le financement des films. Alors que son rôle est de réguler le cinéma ; de mettre en place des lois pour favoriser les productions ; des mesures incitatives au privé pour investir dans le cinéma ; de délivrer des visas d'exploitation ; de mettre en place des cahiers des charges pour que les salles soient aux normes internationales. Quand je dis qu'il ne faut pas avoir la mainmise, cela veut dire qu'il ne faut pas tout contrôler directement. Je pense qu'il y a une volonté politique pour le changement, mais nous manquons de stratégie. Nous manquons de vision claire. Celui qui peut mener un dossier aussi lourd que celui de la culture doit être du secteur et connaître ses problèmes pour savoir comment le gérer.
À l'instar d'autres réalisateurs, vos films sont plus visibles à l'étranger. Ressentez-vous de la frustration face à cette situation ?
Bien sûr nous sommes frustrés par cette situation. Est-ce que j'ai envie d'abandonner ? Pour le moment, je tiens bon, mais peut-être qu'un jour je ferai autre chose. Si le cinéma me rend malade, j'arrêterai. Pour l'instant, j'arrive un peu à trouver mon compte, mais à un moment nous allons abdiquer ! Nous sommes frustrés dans le sens où nous ne sentons pas que dans 2 ou 3 ans cela irait mieux. Nous ne recevons aucun signe d'encouragement, aucun signe qui nous dise que les choses vont s'améliorer. Nous avons le sentiment d'être complètement perdus. Il y a plein de jeunes qui rêvent de se lancer dans le ciné, mais il n'y a pas de débouchées. Ils ont besoin d'être encadrés, mais il n'y a pas d'école ! Il faut aussi les former afin qu'ils apprennent à avoir un regard critique sur les choses et la société.

Entretien réalisé par : Hana M.


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