Le tribunal criminel d'Oran a condamné, ce dimanche, le dénommé B. Mammar à la peine capitale pour avoir provoqué un accident de la route qui a entrainé la mort de deux personnes. Les faits de cette affaire remontent à l'été 2017 lorsque Mammar, résidant dans la wilaya de Chlef, s'est rendu à Oran en compagnie d'un ami pour s'« encanailler» dans les boites de nuit de la capitale de l'Ouest. Dans la matinée du 28 juillet, après avoir dépensé jusqu'au dernier centime des 120 000 DA qu'ils avaient dans les poches, les deux compères reprennent le chemin du retour. Malgré un état d'ébriété avancé, Mammar s'installe au volant de la voiture et se dirige vers l'autoroute Est-Ouest. Arrivé à proximité du barrage de la gendarmerie d'El Kerma, le conducteur qui roule à tombeaux ouverts ne lève pas le pied et lorsque sa voiture s'immobilise, il prend à peine conscience de la tragédie qu'il vient de provoquer: incapable de percevoir le dispositif de sécurité, ni les cris de sommation, il a foncé sur le barrage, saccageant tout sur passage, percuté un gendarme qu'il a traîné sur une vingtaine de mètres, puis un second qu'il a grièvement blessé, avant que son accompagnateur ne parvienne à arrêter la voiture en tirant sur le frein à main. Mammar, qui, selon les conclusions de l'enquête, présentait un taux d'alcool de 1, 53 gr/L et se trouvait également sous l'emprise de produits stupéfiants, sera poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation dont l'homicide volontaire, la conduite en état d'ivresse et le délit de fuite. Lors du procès, l'accusé reconnaît les faits: «J'étais inconscient... j'entendais vaguement quelqu'un dire ‘il est mort, il est mort'... je pensais qu'on parlait de mon ami...», a-t-il relaté en regrettant son comportement. Dans son réquisitoire, le ministère public a requis 12 années de prison ferme tandis que la défense a plaidé les circonstances atténuantes.