Il a également été décidé la création de 35 incubateurs et de 15 services communs ou plateaux techniques qui rassemblent les moyens sur le plan régional. Une vingtaine de laboratoires d'excellence pour la recherche et le développement au sein des universités en matière de sciences de l'ingénieur, la physique, la chimie, les sciences appliquées, les sciences de la vie et de la santé, seront créés. Un décret pour intégrer les doctorants dans l'entreprise et créer le statut du docteur dans l'entreprise a été également élaboré pour booster la recherche scientifique dans le secteur économique. Ce sont les deux principales décisions de la première session ordinaire du Comité sectoriel permanent de recherche scientifique et de développement technologique qui a tenu sa première réunion, par visio-conférence, au Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist) de Ben Aknoun, à Alger. Lors de cette session du comité sectoriel constitué de 69 membres, en effet, figurait la sélection de 20 à 30 laboratoires et centres d'excellence, la création d'entités de recherche, de 35 incubateurs et de 15 services communs ou plateaux techniques qui rassemblent les moyens sur le plan régional. Les laboratoires d'excellence, qui seront dégagés, seront ceux qui englobent des chercheurs qui ont produit des travaux scientifiques d'excellence. Le directeur de la Programmation de la recherche, de l'évaluation et de la prospective, Mefedjekh Aïssa, a indiqué que l'annonce se fera suivant la demande et le degré d'excellence, en soutenant que ces labos d'excellence seront entièrement financés par l'Etat suivant leur demande et leur cahier des charges, en précisant que le budget de fonctionnement dépasse 2 milliards de centimes par an, alors que le budget d'équipement est illimité. Pour sa part, Aouragh Hafid, directeur général de la recherche scientifique et du développement technique au MESRS, a expliqué que "la recherche scientifique au sein du secteur économique est inexistante", rappelant une classification de Bloomberg selon laquelle, l'Algérie est le premier pays arabe et africain en matière de recherche académique, mais dans le domaine de l'invention au secteur économique, elle est classée à la 160e ou 170e place. En rappelant ce postulat, M. Aouragh a estimé que "si la recherche scientifique est la locomotive du développement d'autres pays où 60% des chercheurs sont présents au sein du secteur économique et social, en Algérie, nous n'avons même pas 0,01% de chercheurs dans ce domaine". Pourtant, selon M. Aouragh, la conjoncture actuelle "nous a démontré le rôle de la recherche scientifique dans un pays. Dans la difficile situation de la pandémie, l'Etat a trouvé des solutions dans l'université, parce que le jour où l'on a fait le dépistage du Covid-19, il n'y avait qu'un seul centre, Institut Pasteur. Nous avons fait plus de 70 000 tests pour la population, ce qui est extraordinaire". Cela, d'une part. D'autre part, "nos universités ont produit du gel hydroalcoolique pour tous les étudiants et toutes les universités. Ce sont des tonnes que nous fabriquons. Nous produisons nos propres masques et les appareils de désinfection", a-t-il ajouté. Selon lui, le point positif enregistré pendant cette pandémie est qu'"il y a eu un rapprochement très important du secteur économique avec les universités et les laboratoires, et nous avons maintenant beaucoup de produits industrialisés par les Algériens qui sont maintenant demandés à l'étranger, surtout dans le domaine des nouvelles techniques de désinfection". Aussi, pour booster la recherche au niveau des entreprises, M. Aouragh a souligné la nécessité d'une politique nationale, et d'abord une politique sectorielle. Cependant, notre problème est que le diplôme de doctorat n'est pas reconnu par l'entreprise algérienne, ce qui fait que nous avons plus de 24 000 doctorants qui sont au chômage, alors que dans les autres pays, 70% des docteurs vont dans des entreprises. D'où la décision de mettre en place un décret pour intégrer les doctorants dans l'entreprise.