Le ministre a insisté sur l'urgence de régler la question des droits de propriété et du management à mettre en place dans le cadre des contrats de performance. L'Etat a alloué près de 250 milliards de dollars au secteur public marchand au cours des 25 dernières années. C'est le montant, astronomique, révélé, hier, par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, Mohamed-Cherif Belmihoub, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. "Quand on regarde le résultat, on est en droit de se demander pourquoi cela n'a pas marché ? Pourquoi ces entreprises sont-elles aujourd'hui sous-capitalisées ?" s'interroge le ministre, estimant qu'il n'est plus possible de poursuivre "sur le même schéma". En tout état de cause, souligne-t-il, le budget de l'Etat ne peut plus supporter les défaillances des entreprises publiques. Le professeur Mohamed-Cherif Belmihoub a insisté sur l'urgence de régler la question des droits de propriété et du management à mettre en place dans les entreprises publiques dans le cadre des contrats de performance. Pour le ministre, l'Etat propriétaire doit intervenir dans son entreprise sur le haut du bilan, par le capital et non par la subvention qui produit de la perversion. Le ministre se dit favorable à la création d'une agence des participations de l'Etat. Mohamed-Cherif Belmihoub constate que l'Algérie est en panne de croissance. "Nous avons besoin d'une croissance forte pour différentes raisons", a indiqué le ministre, citant, entre autres, la nécessité d'absorber le chômage qui devient chronique et, particulièrement, le chômage des jeunes. L'économie algérienne est amarrée aux hydrocarbures. Selon le plan de relance économique 2020-2024 élaboré par le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, le secteur des hydrocarbures a représenté entre 33% (en 2016) et 59% (en 2009) du budget de l'Etat et entre 93% (en 2019) et 98% (en 2009) des exportations selon le prix du pétrole. La balance commerciale et le solde budgétaire de l'Etat sont ainsi très dépendants du niveau du prix du pétrole et vulnérables à ses fluctuations. L'économie algérienne est, également, extravertie. "Il faudra faire du développement et cesser de faire de la comptabilité", a plaidé le ministre. Ce dernier a insisté sur la nécessité de créer des entreprises. Avec 26 entreprises pour 1 000 habitants, la densité des entreprises est relativement faible par rapport aux autres pays de la région. Pour le ministre, "le statu quo n'est pas tenable".