Imad Eddine R., 23 ans, étudiant en 1re année mastère hydraulique à l'USTO, a été mortellement heurté par une voiture, dimanche dernier en début de soirée, alors qu'il essayait de fuir ses deux agresseurs à moto. Cet étudiant, natif d'Aïn Deheb dans la wilaya de Tiaret, interne à la cité universitaire Rezzoug-Belkheir, (C5), jouissant d'une bonne réputation, était sorti en compagnie d'un autre étudiant vers 18h30, nous raconte Moussa D., un autre étudiant qui l'a bien connu. "Au niveau de la passerelle qui se trouve entre le rond-point de la pépinière et celui d'El-Morchid, derrière la cité U, ils ont été victimes d'une tentative d'agression et en voulant s'enfuir, Imad Eddine a été renversé par un automobiliste", raconte-t-il. Suite à cette mort accidentelle, les étudiants internes ont improvisé un sit-in de protestation devant la résidence universitaire pour garçons, un peu après 23h, pour dénoncer l'insécurité qui règne autour de la C5. Sur une vidéo postée en live sur les réseaux sociaux, on pouvait voir une cinquantaine d'étudiants — qui ont pris la peine de ne pas bloquer la circulation automobile — rassemblés devant la résidence. Une voix off, se présentant comme un ami de la victime, commentait ce rassemblement, appelant les autorités locales à intervenir pour régler ce problème d'insécurité récurrente déjà évoqué à plusieurs reprises auprès des responsables locaux de Bir El-Djir. "Une demi-heure plus tard, la police est arrivée, à sa tête le chef de sûreté de wilaya, pour nous informer que l'affaire a été prise en charge par les services de sécurité et qu'on devait regagner nos chambres, ce que nous avons fait", ajoute Moussa. "Le conducteur, lui, s'est rendu au commissariat", précise encore notre interlocuteur qui insiste sur la colère qui était plus exacerbée vu qu'ils avaient déjà signalé à qui de droit ces agressions. "Nous en avons parlé, nous avons revendiqué plus de sécurité et avons même demandé l'installation de caméras de surveillance autour de notre résidence. Enfin il faut absolument trouver une solution à ce problème", précise-t-il. Et pour preuve de cette insécurité, il raconte qu'un autre étudiant de la résidence universitaire Zeddour-Brahim, distante de quelques centaines de mètres de la C5, avait été agressé au même endroit, deux semaines auparavant. "Pourtant, si le minimum était assuré à l'intérieur de la résidence, les étudiants ne seraient pas obligés de sortir pour l'acquérir", s'insurge notre interlocuteur. Rappelons qu'Oran fait face à une insécurité inquiétante depuis presque une année et les agressions se multiplient dans quasiment toute la wilaya.