L'Algérie occupe la 98e position selon un classement évaluant 158 pays dans le domaine de la technologie et de l'innovation, élaboré par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), publié jeudi dernier. L'Algérie est devancée notamment par la Tunisie, classée à la 60e place, le Maroc qui pointe au 76e rang et l'Egypte qui se positionne à la 87e position. Afin d'évaluer les capacités nationales d'utiliser, d'adopter et d'adapter ces technologies de manière équitable, les auteurs du rapport ont élaboré un indice dit de "l'état de préparation". L'indice comprend cinq éléments de base : la diffusion des technologies d'information et de la communication (TIC), les compétences, la recherche et développement, l'activité industrielle et l'accès au financement. L'Algérie a réalisé de piètres performances sur trois composantes de l'indice. En effet, en matière d'activité industrielle notre pays pointe à la 152e place. L'Algérie occupe le 120e rang concernant la diffusion des technologies de l'information et de la communication et la 119e position en matière d'accès au financement. L'Algérie affiche, relativement, de bons résultats sur le plan de la recherche et du développement. Elle occupe la 68e place en ce domaine et la 80e position concernant les compétences. D'après cet indice, les pays les mieux préparés sont les Etats-Unis, suivis de la Suisse, du Royaume-Uni, de la Suède, de Singapour, des Pays-Bas et de la République de Corée. Certains pays en transition et pays en développement sont également bien classés, comme la Chine qui arrive au 25e rang et la Fédération de Russie au 27e rang. La plupart des pays les moins préparés se trouvent en Afrique subsaharienne et figurent en général parmi les pays en développement. Avec moins de 1% du produit intérieur brut (PIB), selon la Banque mondiale, les dépenses consacrées aux activités de recherche et développement demeurent extrêmement faibles en Algérie. L'innovation, pilier des entreprises les plus performantes dans le monde, n'est pas encore la priorité de l'entreprise algérienne, faute de recherche et de développement. Ainsi, il s'agit, aujourd'hui, avec notamment la création récente d'un département ministériel dédié à l'économie de la connaissance et aux start-up, de fixer les objectifs permettant aux entreprises, en particulier, et à l'économie nationale, en général, de hisser leurs niveaux de productivité et de compétitivité. Pour rattraper leur retard, la Cnuced exhorte les pays en développement à adopter des technologies de pointe tout en continuant à diversifier leurs bases de production et en maîtrisant les nombreuses technologies existantes. Ces pays doivent renforcer leurs systèmes d'innovation. Les pays en développement devraient également aligner leurs politiques en matière de science, de technologie et d'innovation (STI) sur leurs politiques industrielles. "Les nouvelles technologies peuvent redynamiser les secteurs de production traditionnels et accélérer l'industrialisation et la transformation structurelle de l'économie", a estimé Shamika N. Sirimanne, directrice de la division technologie et logistique de la Cnuced.