L'ex-président français a été condamné, lundi 1er mars, à trois ans de prison dont deux ans avec sursis dans le cadre de l'affaire des écoutes, qui avait éclaté en 2014, deux ans après son départ de l'Elysée. L'ancien chef de l'Etat a été reconnu coupable d'avoir promis d'aider un ancien magistrat à obtenir un poste à Monaco en échange d'informations confidentielles au sujet d'une enquête le visant, à l'aide d'une ligne téléphonique enregistrée sous le nom de Paul Bismuth. M. Sarkozy, qui était présent à l'audience dans ce procès de l'affaire dite "des écoutes", n'ira toutefois pas en prison, aucun mandat de dépôt n'ayant été requis, et les peines de moins de deux ans étant systématiquement aménagées en France. Il a dix jours pour faire appel. Le 8 décembre, le parquet a requis contre l'ex-président, 66 ans, quatre ans d'emprisonnement dont deux ferme, estimant que l'image présidentielle avait été "abîmée" par cette affaire aux "effets dévastateurs". Quelle que soit la décision du tribunal, elle sera historique, plus de neuf ans après la condamnation de Jacques Chirac à deux ans de prison avec sursis dans une affaire d'emplois fictifs à la ville de Paris, dont il avait été le maire. La décision sera aussi cruciale pour Nicolas Sarkozy, qui affrontera dès le 17 mars un deuxième procès dans l'affaire Bygmalion, portant sur les frais de sa campagne présidentielle de 2012. Retiré de la politique depuis 2016 mais toujours très populaire à droite, un an avant le prochain scrutin présidentiel, Nicolas Sarkozy a fermement réclamé à la barre d'être "lavé de cette infamie".