Une personne a été tuée, hier, par une balle de la police lors d'une manifestation de jeunes dénonçant le massacre d'au moins 15 civils par des hommes armés du mouvement Forces démocratiques alliées dans l'est de la République démocratique du Congo, selon un responsable local. "La police est intervenue pour disperser les manifestants", a déclaré Jean-Paul Muhindo Katembo, un responsable administratif local."Malheureusement, un jeune a été tué par une balle perdue et un autre grièvement blessé", a-t-il ajouté. Le président de la société civile locale, Kasali bin Kapepela, a déclaré qu'après l'"incursion des ADF aux environs de minuit, 12 corps avaient déjà été retrouvés (...) certains décapités, d'autres éventrés". Selon ce "bilan provisoire, il y a au moins quatre femmes parmi les victimes", a-t-il dit. "L'attaque aurait eu lieu vers 2h (1h GMT) du matin dans le quartier Mutilipi de Bulongo (...) La Brigade d'intervention est sur place", a, de son côté, indiqué une source de la mission des Nations unies en RDC (Monusco). Les ADF sont à l'origine des rebelles ougandais installés depuis 1995 dans l'est de la RDC. Ils n'attaquent plus l'Ouganda voisin depuis des années, vivant de trafics dans la région de Beni. Depuis avril 2019, le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech) a revendiqué certaines attaques des ADF. Dispersés par des opérations militaires lancées depuis fin octobre 2019, les ADF opèrent désormais en petits groupes mobiles, selon un récent rapport d'experts de l'ONU. Les Etats-Unis ont désigné récemment les ADF parmi les "groupes terroristes" affiliés à l'EI. Au moins 1 219 civils ont été tués dans des attaques attribuées aux ADF depuis 2017 sur le territoire de Beni, selon les experts du Baromètre sécuritaire du Kivu. Ces chiffres en font le groupe armé le plus meurtrier parmi les 122 encore actifs dans l'est de la RDC.
