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Djamel Belmadi Un faiseur de bonheur
PLUS QU'UN ENTRAÎNEUR DE FOOTBALL
Publié dans Liberté le 01 - 04 - 2021

Plus qu'un entraîneur de football, il est devenu un véritable phénomène social. En enchaînant les succès avec les Verts, Djamel Belmadi donne de la joie et du bonheur aux Algériens. Il fait la fierté de toute une nation... Portrait.
Sélectionneur à poigne, personnage attachant, éloquent tribun au verbe tranchant, champion à l'ambition démesurée et apolitique assumé, Djamel Belmadi incarne à merveille ce qu'il est devenu en un peu moins de trois ans : le personnage préféré des Algériens !
Avec un orateur de sa dimension, jamais sur la défensive, à la rhétorique toujours incisive et jamais dans la demi-mesure, on en viendrait presque à oublier l'essentiel : bien que rare, sa parole est devenue sacrée pour le commun des Algériens des deux rives de la Méditerranée.
Dans une Algérie que le système en place veut nouvelle mais qui peine à se renouveler, Belmadi a ainsi réussi la prouesse de réconcilier le peuple avec un homme du pouvoir au point de paraître désormais comme le seul "dirigeant" qui jouit d'une popularité record doublée d'une confiance absolue en ses choix et décisions.
Phénomène rare au sujet duquel la sociologie "locale" devrait consacrer un important chapitre, il serait quasiment impossible, voire suicidaire de (vouloir) lui trouver un opposant à l'heure actuelle tant il a mis tout le monde d'accord. Même les critiques connus de la scène footballistique nationale, sous leurs costumes taillés sur le tas de (présumés) experts "de la chose" et si prompts d'habitude à dégainer à la moindre manœuvre du sélectionneur en place pour "analyser", "juger" et "décortiquer" les options tactiques et les contours de la composante humaine des Verts, se sont empressés de rejoindre, au galop plutôt qu'au trot, le gigantesque fan club de Djamel Belmadi pour paraître "in", labellisés bon chic, bon genre, et ne surtout pas se faire fracasser en pleine envolée lyrique désobligeante par l'intransigeante et si impitoyable vox populi dès lors que son joyau est visé dans son éclat.
Au pays du Fennec, Djamel est roi ! Un roi intouchable et qui le sait ! Et qui sait s'en servir quand le besoin s'en ressent. Car mesurant parfaitement la portée de sa parole et le poids de ses jugements. Nul hasard donc si le président de la République himself a voulu l'écouter et tenté de le raisonner dans sa quête, logique et légitime du reste, de plaider la continuité en haut de la pyramide fédérale. Et dire qu'il n'était au départ qu'un choix par défaut ! Doublé par le teigneux Alcaraz que la FAF lui a préféré, puis par le clivant Madjer que la nomenklatura en poste avait imposé, Belmadi a su devenir incontournable dès le moment où les clés de la sélection lui ont été confiées.
À l'image de ce qu'il a toujours été ! Un revanchard qui s'est continuellement nourri de l'appréhension de "l'autre" pour s'affirmer et "lui" prouver qu'il avait tort de ne pas lui avoir fait confiance, dans un remake perpétuel du non moins jouissif "Et maintenant, qui est le patron ?". On ne veut pas de lui au Paris Saint-Germain, où il avait pourtant fourbi ses armes trois années durant avant d'intégrer le groupe pro ? Pas de problème, il régalera à Marseille, chez l'ennemi juré olympien ! On lui prend la tête en France pour deux-trois infractions au protocole du politiquement correct ? Aucun souci, il traversera la Manche pour goûter au kick and rush anglais, où l'ambiance d'avant-match et les bagarres au pub du coin épousent mieux sa mentalité de faux calme.
On le croit en pré-retraite au Qatar, il reviendra en Hexagone comme capitaine d'un club de Ligue 1, à Valenciennes, là-même où est né le cauchemar de "son" club, un soir de VA-OM qui a signé l'acte de décès du grand Marseille de Bernard Tapie à l'été 93. On lui "enlève" la sélection A du Qatar après une tragique mais logique élimination au premier tour de la coupe d'Asie des nations en 2015, lui qui avait pourtant conduit l'équipe B au sacre en coupe du Golfe ? Là non plus, pas question de se lamenter puisqu'il "punira" tout l'Emirat en raflant avec Al-Duhail six trophées majeurs en trois ans (2015-2018) ! Plus que sa science du jeu ou ses convictions tactiques, c'est aussi et surtout son sens du leadership et sa capacité à fédérer autour de lui qui a tracé le sillon de sa réussite en vert. Tantôt démineur (conflit Mahrez-Feghouli), tantôt maître d'ouvrage (pelouse du stade Tchaker), parfois même pyromane assumé comme lorsqu'il allumera les consultants TV dont il enterra l'once de crédibilité qu'il leur restait à travers sa fameuse répartie "en costard de mariage !", Belmadi use d'un verbe acéré et cela plaît ! Au peuple surtout !
Comme du temps où il endossait le costume (tiens, tiens..) de sauveur (de l'honneur) dans la tempête sociopolitique du Stade de France en marquant sur coup franc aux Bleus champions du monde et d'Europe, un terne soir d'octobre 2001. Où lorsqu'il déterrera Youcef Belaïli en mettant un trait (sans jeu de mot) sur son sulfureux passé d'adepte des lignes blanches, lui confiant, avec le bonheur que l'on sait, le rôle de saltimbanque au cœur même des défenses adverses. Son passé de joueur qui ressemble, de loin, à un beau gâchis au constat de son énorme talent embourbé dans un comportement impétueux, Djamel Belmadi s'en est admirablement servi pour convaincre quelques-uns de ses (désormais) fidèles lieutenants "d'éviter de faire pareil".
L'alchimiste
Que ce soit avec le soliste Ryad Mahrez que le capitanat en sélection a transfiguré, ou avec Baghdad Bounedjah, remis au goût du jour en dépit de son exil désertique au Moyen-Orient, ou encore avec Raïs M'Bolhi que son prédécesseur au poste avait tenté d'enterrer vivant, le patron technique des Verts a relancé bien des carrières et écrit le préambule d'autres, comme celles des Hichem Boudaoui, Adam Ounas et Djamel Benlamri.
Premier technicien africain à intégrer le top-5 mondial, à la faveur de sa quatrième place obtenue en 2019 (The Best FIFA Football Awards) et meilleur entraîneur du continent (CAF Awards) devant son ami d'enfance, Campinois dans l'âme comme lui, Aliou Cissé, l'indocile et insoumis Djamel n'en continue, en parallèle, pas d'alimenter une certaine polémique dans les différentes salles de rédaction "au pays" sur son allergie ostentatoire aux médias (non étatiques) de "son" pays, auxquels il n'a accordé aucune interview en bonne et due forme depuis le triomphe au Caire.
Contrairement aux mass-médias hexagonaux, désormais fenêtre privilégiée pour voir son souriant minois et boire sa bonne parole. Un malaise qu'aucun journaliste (sportif ou pas) algérien n'osera, cependant, mettre sur l'autel pour en débattre en public, tant la mission est suicidaire et le combat (pour l'éthique) perdu d'avance !
Tout comme aucun (futur) candidat à la succession de Kheireddine Zetchi ne se risquera à froisser le même Belmadi ou à lui négocier la moindre des prérogatives à propos desquelles il a encore insisté au sortir de la balade nocturne face au Botswana. Et n'en déplaise à certains anciens (aigris ou pas) si Abdeslam Ouaddou a intégré le staff technique de l'EN par copinage, alors qu'ils sont des centaines de vétérans du football algérien à n'obtenir même pas une pose avec le trophée de la CAN au-delà des murs du CTN de Sidi Moussa. Car, en équipe nationale, c'est Djamel Belmadi qui commande. À la FAF, c'est (aussi) Djamel Belmadi qui commande. Et si par bonheur on décidait, dans les hautes sphères étatiques, de lui confier quelque portefeuille ministériel qui soit, il ne s'en trouvera même pas une voix discordante pour réclamer un meilleur profil, plus adéquat et mieux indiqué !
C'est que sa réussite, ou plutôt ses réussites avec les Verts octroient à l'alchimiste Djamel un tel pouvoir de conviction auprès du "peuple" qu'il paraît désormais invincible et capable, bien au-delà de cette série, loin d'être anecdotique, de 24 rencontres sans défaite, de rebooster n'importe quel secteur d'un pays somnolent à tous les étages. Et c'est à cette image-là, de "faiseur de bonheur" à laquelle toute l'Algérie s'accroche. En attendant des jours meilleurs. Et pour éclairer à lui seul son sombre quotidien. En football comme ailleurs.

Par : RACHID BELARBI


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