Manquant de moyens humains et matériels, les collectivités locales sont loin d'accomplir leur mission d'entretien du cadre de vie des citoyens, dont l'incivisime de certains n'est pas étranger à la prolifération des déchets à travers toute la wilaya de Jijel. Les campagnes de nettoyage et d'assainissement se suivent et se ressemblent à Jijel. Sans parvenir à faire du respect de l'hygiène un mode de conduite, ces opérations tendent à se reproduire pour ensuite revenir à la case départ. Les dépôts d'ordures et les points noirs souillant les agglomérations urbaines et rurales sont devenus la marque de fabrique d'une situation qui ne s'améliore pas en matière d'hygiène. Et ce ne sont pas ces appels répétés à ces campagnes d'assainissement qui ont changé cet état de fait déplorable à plus d'un égard. Sous l'égide des daïras, des appels ont été lancés pour organiser des campagnes de nettoyage, qui ont eu lieu samedi 17 juillet. Ces appels sont destinés aux citoyens et aux associations, en plus de la mobilisation des entreprises locales et des secteurs des travaux publics, de l'Office national de l'assainissement, ainsi que de l'ADE et des ressources en eau. Pour le bilan de ces opérations, de grandes quantités de déchets ont été levées, même si le pari de rendre l'éclat aux villes et villages est encore loin d'être gagné. Pour des participants à cette campagne à El-Milia, "il faut un effort continu et l'implication de tous, notamment l'APC et les citoyens, pour atteindre l'objectif visé à travers ces initiatives". Toutefois, les difficultés de ramassage et de collecte de toutes sortes de déchets, abandonnés dans tous les coins, ne sont pas de nature à créer un milieu où l'hygiène est de rigueur. Au manque déploré des moyens, le citoyen, par son manque de civisme, est mis en cause dans cette insalubrité ambiante. Le constat fait est tel que les appels à ce genre d'actions qui se sont multipliés n'arrivent pas à stopper la dégradation de l'état d'hygiène. Au début de ce mois, une grande caravane de nettoyage des cours d'eau à des fins de prévention contre les inondations a sillonné les différentes communes de la wilaya de Jijel. Tout juste après, et alors qu'une mobilisation s'est mise en place pour lutter contre la flambée de l'épidémie de coronavirus, c'est cet appel qui est tombé pour lever les déchets et nettoyer les villes, selon l'objectif de ces opérations. Ces campagnes ont pour slogan "Eviter le rejet anarchique des déchets". Cette anarchie est pourtant visible aux quatre coins des villes et villages, pollués par les dépôts d'ordures et divers déchets. Le problème que posent ces déchets semble s'accentuer, portant atteinte à un environnement qui ne cesse de se dégrader à son tour. Les oueds et les cours d'eau ne sont pas en reste, puisqu'ils sont touchés par ce phénomène qui rend polluée leur eau, comme en témoignent des agriculteurs dans les plaines de Djimar, qui s'interdisent d'irriguer leurs champs à partir de ces cours d'eau. Dans cette même région, les décharges sauvages dues au rejet anarchique des ordures ont aggravé la situation. Manquant de moyens humains et matériels, les APC sont loin d'assumer leur mission de nettoyage et d'assainissement. De l'avis de tous, "ce n'est sûrement pas à coups de campagnes qu'on parviendra à régler ce problème", devenu un véritable défi pour les services communaux, dépassés par sa complexité. Amor Z.