Une vingtaine de malades ont été transférés depuis l'hôpital de Boghni vers le nouvel hôpital des Ouadhias, partiellement opérationnel depuis le 5 juillet dernier et qui a été transformé en unité Covid-19. Depuis l'arrivée de la troisième vague de Covid-19 au début du mois de juillet, plus meurtrière que les deux précédentes, l'hôpital Si Ahmed-Youcef de Boghni, au sud de Tizi Ouzou, est sous haute tension à cause du nombre de malades qui va crescendo, alors que, selon les professionnels de la santé, le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint. Devant cette saturation inquiétante, les élans de solidarité et les initiatives se multiplient pour désengorger, un tant soit peu, cet hôpital car le décompte de morts ne baisse presque plus à cause du manque d'oxygène, alors que des malades sont laissés dans les couloirs faute de lits. Ainsi, l'initiative de transformer en unité Covid-19 le nouvel hôpital des Ouadhias, partiellement opérationnel depuis le 5 juillet dernier, s'est concrétisée. En effet, dans la nuit de dimanche à lundi, une vingtaine de malades ont été transférés vers cette nouvelle structure sanitaire. "Vingt malades sont pris en charge à l'hôpital des Ouadhias car un quota de vingt concentrateurs d'oxygène offerts par l'APW est arrivé. Dès que d'autres appareils seront disponibles, d'autres malades seront pris en charge pour soulager, un tant soit peu, l'hôpital de Boghni, asphyxié par le flux des malades", a confié une source locale. Par ailleurs, les comités de villages de la commune des Ouadhias ont lancé une collecte de fonds pour équiper leur polyclinique en concentrateurs d'oxygène, alors que le comité de village d'Ibadissen d'Ath Bouadou a décidé de prélever un montant de sa caisse pour acquérir une quinzaine de concentrateurs qui seront mis à la disposition des malades confinés chez eux. Indubitablement, l'initiative la plus en vue est la mise en service de la Maison de jeunes d'Ath Mendès, sur les hauteurs de Boghni, transformée en salle de soins par le comité de village de l'âarch Nath Mendès. Selon nos informations, cette structure sera opérationnelle incessamment. "Nous avons vingt-huit lits bien équipés et prêts à recevoir des malades. Le personnel est disponible. Si besoin est, nous allons faire appel aux médecins et aux infirmiers à la retraite. La restauration du personnel médical et des malades sera assurée par notre comité. Nous n'attendons que l'arrivée des bouteilles d'oxygène et de concentrateurs pour la faire démarrer", a confié Tahar Baïche, président du comité de village et membre de la cellule de crise. À noter, dans cet ordre d'idées, que l'association Tagmats-Ali-Zamoum, qui avait mis tous ses moyens, ambulances, concentrateurs, médicaments, à la disposition de l'hôpital, a eu, a-t-elle annoncé, l'autorisation d'importer un générateur d'oxygène à titre de don pour l'hôpital de Boghni. À Boghni, et en dépit de la détresse devant la situation dramatique que traverse la région depuis le début du mois de juillet, la population n'a cessé d'encourager toutes les personnes et le personnel médical qui participent à cette grande bataille contre le virus.