Les services de sécurité de la wilaya de Béjaïa continuent d'opérer des arrestations parmi les activistes politiques soupçonnés d'appartenir au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation "terroriste" par le Haut conseil de sécurité (HCS). Après l'arrestation, le week-end dernier, de 9 personnes dans la localité d'Assif El-Hammam, à Adekar, les éléments de la BRI de Béjaïa ont embarqué, avant-hier, samedi 11 septembre, trois autres citoyens suspectés d'être partisans de ce "mouvement". Ainsi, dans l'après-midi de la même journée de samedi dernier, une patrouille de la BRI a procédé à l'arrestation du militant Razik Zouaoui de Timezrit et de l'activiste sur les réseaux sociaux Nadir Chelbabi, résidant à Sidi Aïch. Les domiciles respectifs des deux mis en cause ont été perquisitionnés par les éléments de la même brigade de recherches et d'intervention. Pour des observateurs politiques locaux, ces deux activistes arrêtés "n'ont aucun lien organique avec le MAK", précisant que le militant originaire de Timezrit, Razik Zouaoui en l'occurrence, était déjà en rupture de ban avec le "mouvement" depuis trois ans. Dans la même journée, les mêmes services de la BRI ont également arrêté un père de famille à Akbou, dont le seul tort est d'avoir un enfant handicapé moteur très actif sur les réseaux sociaux. Selon les témoignages des Akbouciens, le dénommé Yahia Iguenaten, plombier de son état, a été embarqué à la place de son fils handicapé qui partageait sur sa page facebook des publications faisant l'éloge du "mouvement" et de ses activités. Par ailleurs, nous avons appris, hier, auprès de l'avocat, Me Sofiane Ouali, que le militant Malek Boudjemâa, arrêté depuis le 6 septembre à son domicile, sis à Aït R'zine, est toujours en garde à vue à la brigade de Gendarmerie nationale de Draâ Ben Khedda, à Tizi Ouzou.Réagissant à cette série d'arrestations d'activistes politiques en Kabylie, Me Mourad Zenati, l'un des avocats du barreau de Béjaïa connu pour son engagement au sein du Hirak, estime que "la stratégie du 'tout-sécuritaire', mise en œuvre ces derniers mois, vise à semer la terreur en Kabylie en prévision de la tenue des élections locales (...)"
