De "son" Algérie, qu'il qualifie avec fierté de "pays d'adoption", Jean-Michel Cavalli n'est jamais avare en narration, lui qui se considère, à juste titre, comme un citoyen du monde et qui aspire continuellement à rester au-dessus de la mêlée pour ne jamais gâcher ou altérer ces moments de plaisirs, de peine, de partage, ou de communion comme il en a vécu tant. Il en parle toujours avec beaucoup d'émotion dans la voix, de longs moments de réflexion pour mettre le terme exact sur le véritable ressenti de l'instant et autant de joie nostalgique lorsque vient le moment d'évoquer des anecdotes, des petites histoires de tous les jours, des clichés restés captifs de sa mémoire et qui font la beauté et la solidité de ce lien quasi ombilical qu'il entretient avec cette terre de l'autre rive de la Méditerranée. De "son" Algérie, qu'il qualifie avec fierté de "pays d'adoption", Jean-Michel Cavalli n'est jamais avare en narration, lui qui se considère, à juste titre, comme un citoyen du monde et qui aspire continuellement à rester au-dessus de la mêlée pour ne jamais gâcher ou altérer ces moments de plaisirs, de peine, de partage, ou de communion comme il en a vécu tant, de la symphonie inachevée face à l'Argentine de Messi (3-4, le 5 juin 2007 au Camp Nou de Barcelone), à la régalade devant le Brésil de Ronaldinho (0-2, le 22 août 2007 à Montpellier) en passant par la raté face à la Guinée au 5-Juillet (16 juin 2007 à Alger). Dès lors, évoquer les retrouvailles d'octobre avec ce Corse toujours prêt au combat, fait davantage pencher la balance vers le passionnel plutôt que le rationnel. Du Jean-Michel Cavalli tout cru, en somme ! "Sur deux matches, ce sera compliqué. Mais j'espère qu'on fera honneur aux couleurs qu'on défend", se lancera, ainsi, "Coacho", comme on l'appelle à Propriano, sur son Ile de Beauté, avant d'être happé par des sentiments émoussés, dus à son vécu au pays du Fennec. "Je pense que ce qu'il me perturbera le plus, ce sera les hymnes. Car, moi, quand je me suis mis au garde-à-vous sur l'hymne de l'Algérie la première fois, je n'aurais jamais pensé que le jour où je le ferai face au Brésil et l'Argentine je ressentirai autant d'émotion. Nous savons tous que l'Algérie est une terre sacrée, une terre d'adoption pour moi. Et c'est vrai que ce sera un moment très particulier. Mais bon, notre devoir d'homme est de tout faire pour rester dignes et faire honneur ! Il faut affronter cet Himalaya, car c'est vraiment l'Himalaya et c'était vraiment sincère quand je disais que si l'Algérie ne se qualifiait pas à la prochaine Coupe du monde, c'est qu'elle aura failli à son destin, failli à son devoir et failli à son histoire !", se lâchera, avec la sincérité qu'on lui connaît, l'ancien driver national. Et d'enchaîner : "Ceci étant, je suis très très fier véritablement de faire ces deux rencontres, car je vais prendre un plaisir incroyable. Je sais que beaucoup de gens vont souffrir, je sais que je vais souffrir, mais je ne peux pas prendre ça comme de la souffrance. C'est impossible !". "L'Algérie, c'est l'Himalaya !" Et même si son nom reste globalement lié à la génération des Ziani, Antar, Bougherra et Belhadj, l'actuel patron technique du Niger a aussi tissé des liens, en club, avec quelques éléments de la troupe à Djamel Belmadi. "Aussi, ne faut-il pas oublier que dans cette équipe d'Algérie, j'aurais trois garçons que j'ai eus sous mes ordres, dont deux que j'ai fait débuter alors qu'ils étaient toujours mineurs. Mon régional de l'étape, car je me considère comme Algérien et Oranais surtout, est mon petit Réda Helaïmia que j'ai fait jouer pour la toute première fois en Ligue 1 alors qu'il avait à peine 18 ans et demi. Andy Delort, que j'ai lancé en première division à 18 ans (sous le maillot du Nîmes Olympique), en Coupe de la Ligue contre Troyes (ndlr, le 25 août 2009). Il me répète toujours : "Coach, quand vous avez cité mon nom, j'étais presque convaincu que ce n'était pas le mien et que vous vous étiez trompé. Et à la fin, il a fallu que je demande à un copain si c'était bien mon nom que vous aviez prononcé". Et ce sont ces histoires là qui sont les plus belles. Et le troisième, pour l'Algérie, je dis bien pour l'Algérie, et personne ne le sait, est que le président Mohamed Raouraou (ancien président de la FAF 2001-2005, puis de 2009 à 2017)) m'avait appelé en me disant "Coach, est-ce que vous pouvez nous aider ? Nous avons notre gardien de but Raïs M'Bolhi, qui est au club russe du Krylia Sovetov Samara et qui ne joue pas et nous avons une Coupe du monde à préparer, et il reste six mois ! Il faut le faire jouer. Et moi, je lui ai expliqué, président, la Russie, et nous c'est le Gazélec d'Ajaccio, comment on va payer ce gardien ? C'est impossible ! Il m'a dit je m'occupe de ça ! J'ai alors rétorqué, si vous vous occupez de ça, je n'hésiterai pas une seconde à vous aider. Je prendrais Raïs je vous le ferais jouer sans problème pour l'Algérie ! Et il est venu au Gazélec d'Ajaccio ! Un Algérien que je fais venir, international, sur mes terres, c'était rendre à l'Algérie ce qu'elle a pu me donner. Et ça personne ne le sait", abondera notre interlocuteur. "L'Algérie, donc, c'est un livre ouvert pour moi", conclut Jean-Michel Cavalli, qui espère en écrire une nouvelle page, sans faillir à ses devoirs de sélectionneur du Niger, mais aussi sans désavantager les Verts avec lesquels il compte tellement de souvenirs en commun.