Eludé jusque-là par les autorités pour des raisons inconnues, le nombre exact de citoyens décédés à la suite des incendies du mois d'août dernier a été rendu public, hier, par le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, au cours d'une rencontre avec la presse locale. "Nous avons enregistré la mort de 78 citoyens", a affirmé M. Doumi qui a, ainsi, mis fin aux rumeurs colportées sur les réseaux sociaux où, faute de bilan officiel, des chiffres variant entre 200 et 250 morts continuent toujours de circuler près de deux mois après le drame du mois d'août dernier. Ce nombre annoncé par le wali concorde, faut-il le noter, avec la liste nominative établie par quelques citoyens soucieux d'établir la vérité à ce sujet. Il va, toutefois, sans dire que ce lourd bilan en pertes humaines n'inclut pas les victimes militaires qui ont péri dans les flammes ravageuses qui ont endeuillé la région. Il inclut, en revanche, les grands brûlés ayant succombé à l'hôpital de Douéra où ils ont été évacués. Concernant l'indemnisation des ayants droit de ces victimes, Djilali Doumi a expliqué qu'elles ont toutes été indemnisées. "En termes d'indemnisation, tous les ayants droit des victimes ont été prises en charge. S'agissant du capital décès, je suis en train de voir avec la centrale pour ce qui concerne les personnes qui ne sont pas affiliées, car le capital décès est octroyé à ceux qui ont déjà une assurance, et là, il y a une lueur d'espoir pour qu'un petit capital décès soit accordé à cette frange de la population", a-t-il annoncé. En évoquant le dossier de la prise en charge des dégâts matériels causés lors de ce même drame, le wali de Tizi Ouzou a assuré qu'à propos du cheptel, "l'opération de remplacement a bien avancé, et concernant les habitations, il nous reste quelques expertises sur demande des citoyens, mais nous sommes déjà au nombre d'environ de 1 500 évaluées et 500 déjà prises en charge", a-t-il expliqué. Il a, par ailleurs, précisé que la particularité de ces aides est qu'elles ne passent pas par le fichier, car il s'agit d'une situation dramatique qui nécessite une prise en charge particulière. À comprendre que les personnes bénéficiaires de ces aides ne seront plus exclues des aides de l'Etat au logement et à l'auto-construction, contrairement au séisme de 2003, lorsque les personnes indemnisées pour les dégâts causés à leurs habitations ont été par la suite exclues de toute autre aide de l'Etat. Interpellé au sujet du chantier du nouveau stade 50 000 places de Tizi Ouzou qui se trouve dans une situation d'abandon total, le wali a affirmé que "les travaux reprendront très prochainement", mais sans, toutefois, donner une date précise. Selon ses explications, le chantier est repris par l'entreprise publique Cosider, mais le changement du maître d'ouvrage a généré un retard dans le lancement des travaux. "Le projet du stade est retiré à la DJS et il est passé sous la tutelle du ministère de l'Habitat", a-t-il précisé. Interrogé sur les projets gelés dans le cadre de la politique d'austérité, dont le projet du nouveau CHU de Tizi Ouzou, M. Doumi a expliqué que l'une des urgences, actuellement, est le complexe mère et enfant. "Un projet que nous sommes en train de relancer", a-t-il annoncé.