Pour célébrer le quarantième jour du décès du Dr Djimli Omar, ancien maître de conférences et chef du département de médecine à la faculté de médecine de l'université Ferhat-Abbas de Sétif (Sétif 1), emporté par la Covid-19 le 31 août dernier, après avoir combattu le maudit virus pendant exactement un mois, des amis et d'anciens élèves du docteur ont annoncé la mise en service d'un puits comme dotation charitable à son âme. "Lors de la cérémonie d'adieu, nous avons entendu beaucoup plus de choses de lui qui nous ont fait vibrer. Nous nous sommes dit que cet homme exceptionnel doit, après sa mort, avoir quelque chose d'exceptionnel, qui honorera sa mémoire. Nous avons eu l'idée de lui dédier un puits qui sera réalisé dans un village au Tchad. Notre association El-Baraka a coordonné avec une association du Tchad, et le projet, une dotation charitable, a été concrétisé. Les premières photos de la mise en service de l'ouvrage nous ont été envoyées depuis le village Loulou, une bourgade enclavée au sud-ouest du Tchad, avant-hier (mercredi 13 octobre, ndlr). La joie des villageois qui n'auront pas à souffrir du manque d'eau pendant au moins une quarantaine d'années a été très grande", nous révéla Adlène Kara, représentant de l'association El-Baraka, qui nous a confié que les fonds ont été collectés auprès de ses étudiants et de ses amis qui l'appréciaient beaucoup. Lors de la conviviale cérémonie organisée par la section ordinale des médecins de la région de Sétif, regroupant les wilayas de Sétif, de Bordj Bou-Arréridj et de M'sila, et qui s'est déroulée jeudi au niveau de l'hôtel Novotel de Sétif, les invités, dont des professeurs chefs de service, des médecins formés par le défunt, des membres de la section de l'ordre des médecins et des membres de sa famille, ont été unanimes quant aux qualités humaines et professionnelles exceptionnelles du défunt, qui a quitté le bas monde à l'âge de 67 ans. "Parler du Dr Djimli au passé est un exercice difficile. Il est toujours présent dans nos cœurs et nous nous disons chaque jour qu'il est absent et qu'il reviendra", dira le Dr Ali Damen, un de ses élèves, qui a été à son chevet pendant sa maladie. De son côté, lors de son allocution d'ouverture, le Dr Diafat Nacir, président de la section ordinale de Sétif, a indiqué que son confrère Dr Djimli, qui était aussi membre du bureau de la section ordinale, était connu pour l'abondance de connaissances et de ses bonnes manières. C'est ce qu'a confirmé le Dr Ahmed Hamza Benahcène, l'un des plus proches du Dr Djimli, qui a été aussi son étudiant. "Le Dr Djimli entretenait des relations amicales avec ses étudiants de l'université de Sétif, où il a enseigné depuis 1984. Il a formé des dizaines de pneumo-phtisiologues installés à Sétif, à Bordj Bou-Arréridj, à M'sila, à Mila et même au sud du pays. Il faisait de ses étudiants des amis et des proches au point où ils pouvaient lui raconter leurs problèmes personnels. Très modeste et simple, il pratiquait le foot avec eux chaque week-end", nous dira le Dr Benahcène, qui rappelle que le défunt, une référence nationale en sciences médicales et un spécialiste de renom connu même à l'étranger, a participé depuis les années 1990 dans plusieurs commissions nationales de diagnostic et de prise en charge de l'asthme, la commission nationale de l'élaboration du guide national de lutte contre la tuberculose. De son côté, le Dr Youcef Alloun, ancien maître-assistant en pneumo-phtisiologie installé à Sétif et membre du comité d'organisation de la cérémonie, ayant aussi côtoyé de près le Dr Djimli, a tenu à préciser que ce dernier était et restera dans le cœur de tous ses élèves un médecin exemplaire et un enseignant universitaire-type. Il est à souligner aussi que, lors de son intervention, le Pr Saâdia Benkobbi, chef du service de médecine légale au CHU de Sétif et membre de la section ordinale de Sétif, a qualifié le défunt de monument des sciences médicales. "Le Dr Djimli incarnait la simplicité des grands et la sagesse des maîtres. Il incarnait aussi les règles de la déontologie et de l'éthique. Il était aussi d'une culture générale et d'un grand savoir. Sa mort est vécue comme un deuil familial", dira le Pr Benkobbi.
