Contrairement aux rendez-vous électoraux précédents, il n'y avait point de tension devant les bureaux de vote dans cette wilaya connue pour ses épisodes politiques très disputés. Timide ambiance électorale. La mesure est perceptible au chef-lieu de wilaya, la ville des Genêts. La ruée, tant espérée, sur les urnes n'a pas eu lieu. À 10h, soit deux heures après l'ouverture des bureaux de vote, les électeurs se faisaient toujours désirer. Une tournée dans les bureaux ouverts au centre-ville de Tizi Ouzou montre le faible engouement des électeurs. L'annonce des premiers taux de participation dans les communes de la wilaya ne faisait que le confirmer davantage. Les candidats sont vite refroidis par cette faible affluence. La commune de Tizi Ouzou, la plus importante de la wilaya, donnait, à elle seule, la mesure. Sur les 78 719 électeurs inscrits sur le fichier électoral, et qui sont répartis sur 215 bureaux de vote, seuls 829 suffrages ont été exprimés pour l'APC, soit 1,05% et 650 pour l'APW, soit 0,83%. À travers les 704 centres ouverts à travers les 67 communes de la wilaya, la situation n'était guère mieux à la même heure : 10h. Le taux le plus élevé enregistré durant les deux premières heures du début du scrutin l'a été dans la commune d'Akbil où il était de 5,06% pour l'APC et 3,16% pour l'APW. Le taux de participation global enregistré à Tizi Ouzou a été de 2,43% pour les APC et de 1,94% pour l'APW, selon les déclarations de Mohamed Charfi, président national de l'Anie. Pourtant, ni les conditions climatiques, ni une quelconque insécurité, ni encore une quelconque tentative d'empêchement de l'opération de vote ne pouvaient justifier ce faible engouement. Contrairement aux rendez-vous électoraux précédents, il n'y avait point de tension devant les bureaux de vote à l'exception de la commune d'Idjeur où, selon des sources locales, cinq bureaux n'ont pas pu ouvrir suite à quelques tensions enregistrées vendredi soir, soit la veille des élections. À 13h, le taux de participation dans la wilaya connaît une hausse, mais demeure toutefois timide. Le nombre de votants franchit la barre des 45 000 pour les APC atteignant ainsi un taux de 8,30% et de 6,70% pour l'APW. Cependant, dans les quartiers généraux des candidats, on grince des dents même si l'ambiance générale est à l'optimisme. Au quartier général du FFS, une dizaine de militants suivent la situation à distance par téléphone. "Au centre de vote des 2000-Logements, nous avons enregistré un manque de 131 enveloppes. Au centre Babouche, un surveillant incitait les électeurs à voter pour une liste indépendante, la même dont un bulletin a fuité hier. Dans plusieurs centres, des votants n'ont pas trouvé leur numéro d'inscription, pis encore, même certains de nos candidats qui ont pourtant remis leur attestation d'inscription sur le fichier électoral n'ont pas trouvé leurs noms", nous résume un militant soutenant qu'un rapport sera adressé à l'Anie locale. "Malgré ces obstacles, le FFS sortira vainqueur", lance, optimiste, son camarade. Chez les conquérants immédiats représentés par le groupe indépendant, "Tagmats", il n'y avait pas grand monde non plus ce samedi après-midi. Avec quelques militants du groupe, le directeur de campagne, Idir Ikene, téléphone collé à l'oreille, n'arrête pas de prendre des nouvelles de l'évolution de la situation dans la trentaine de communes où les listes du groupe sont présentes. "C'est à partir de 17h que nous pourrons avoir une idée plus ou moins claire de la situation", dit-il, lui qui estime qu'au-delà du taux de participation, ce qui est important à retenir, c'est plutôt la sérénité qui a marqué cette élection. "Nous n'avons enregistré aucun incident majeur, quant aux petits incidents, on en enregistre même aux USA", commente-t-il. Le quartier général de l'autre groupe d'indépendants, qui compte lui également plus de 30 listes sous la bannière "Assirem", est resté fermé. "Tous nos candidats sont sur le terrain, chacun dans sa localité, pour suivre la situation de près", nous répondra Kaci Tansaout, candidat sur la liste APW. Pour tenter de relever le taux de participation, l'heure de la fermeture des bureaux de vote a été prolongée jusqu'à 20h dans la wilaya de Tizi Ouzou qui est devenue le symbole de la grève des urnes.
