Selon Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de rédaction, la réforme issue des travaux de la commission présidée par le Pr Benzaghou n'a été appliquée que partiellement dans le système éducatif. Il estime que l'école fondamentale a été instrumentalisée par le politique et a conduit directement à la décennie noire. Il rappelle qu'à un moment dans certaines régions, des matières scolaires étaient pratiquement interdites comme le français, le sport, la musique alors que l'éducation islamique était mal enseignée. Il fallait mettre l'école à l'abri des interférences politiques. La réforme de 2003 est venue pour corriger cette situation, fait-il remarquer. Que deviennent les écoles de formation, en particulier, l'Ecole normale supérieure (ENS) dont le rôle est de former correctement l'enseignant, s'est-il interrogé. Il estime que la formation des enseignants et instituteurs est essentielle et son manque est à l'origine de 50% de l'échec scolaire. Le coordinateur du Snapest demande que la formation des diplômés recrutés dans le système éducatif soit complétée par une formation accélérée pour leur faire acquérir la psychopédagogie. Il ne faut pas recruter dans le tas, dit-il. Toutes ces propositions figurent parmi les suggestions formulées par le Snapest dans le cadre des concertations initiées par le ministère de l'Education pour l'évaluation de la réforme du système éducatif après dix années de sa mise en œuvre, a noté M. Meriane. Sur ce point, il a expliqué qu'il ne s'agit pas de «réformer la réforme», mais plutôt de corriger les incohérences. Il insiste pour que cette mission soit confiée exclusivement aux spécialistes des sciences de l'éducation. Regrettant la suppression des conseils pédagogiques qui étaient chargés d'évaluer les capacités des élèves, M. Meriane a relevé la nécessité de recréer les tests d'évaluation pour éviter aux élèves mal orientés un autre échec à l'université. A propos de la violence en milieu scolaire, le coordinateur du Snapest a fait état d'une campagne de sensibilisation, menée actuellement dans tous les établissements scolaires, pour lutter contre ce phénomène qui, a-t-il relevé, prend de l'ampleur, notamment de la part de l'élève envers l'enseignant.