Après l'émir de l'AIS (armée islamique du salut) Madani Mazrag, ce sont deux autres dirigeants de l'ex-FIS dissous et du fondateur du Groupe islamique armé (GIA) qui refont surface cette fois-ci publiquement. Il s'agit dudit cheikh Abdelkader Boukhemkham (FIS) et de Abdelhak Layada (GIA). En effet, répliquant à l'annonce faite par Abdelmalek Sellal au sujet de la levée d'interdiction de circuler des ex-membres du Front islamique du salut, M. Boukhemkham a surpris tout le monde en révélant qu'il s'est rendu deux fois à l'étranger, selon lui avec l'autorisation du ministère de la Défense. «Je suis sous contrôle judiciaire et interdit de sortie du territoire et je n'ai pas de passeport. Neanmoins, j'ai voyagé à deux reprises à l'étranger, en 2000 et en 2010 avec une autorisation du ministère de la Défense nationale», a-t-il avoué. Cette déclaration a laissé pantois plus d'un, car à ma connaissance M. Boukhemkham était un membre d'un parti à l'origine du terrorisme en Algérie et non pas un fonctionnaire du ministère de la Défense. L'ex-fondateur du FIS n'a pas manqué de saluer la décision de Abdelaziz Bouteflika, autorisant ses acolytes de circuler librement. Lors de cet entretien, M. Boukhemkham a souligné qu'il a rejeté l'invitation de M. Ouyahia, expliquant qu'il devrait être consulté en principe en sa qualité de membre de l'ex-FIS et non pas comme personnalité. Selon lui, le problème de l‘Algérie ne réside pas dans la Constitution. Le pouvoir a perdu sa légitimité depuis l'arrêt du processus électoral 1992 qu'il a qualifié de «coup d'Etat». Après M. Boukhemkham, c'est un autre dirigeant de l'ex- FIS qui a fait son apparition, il s'agit du sinistre Abdelhak Layada. C'est le fils de ce dernier nommé qui a fait des déclarations au même journal cité plus haut, indiquant que son père a entrepris des concertations avec les dirigeants de l'ex-FIS, les ex-terroristes (repentis) et certains responsables du pouvoir mais sans donner de nom. Toujours et selon le fils de Abdelhak Layada, son père n'est pas sous contrôle judiciaire et circule librement à travers les quatre coins du pays sans que personne ne lui demande des comptes. Abdelhak Layada est l'un des premiers fondateurs du GIA, au mois d'août 1992. Il redevient une année plus tard, l'émir national de ce Groupe armé criminel (GIA). Ce groupe sanguinaire islamiste est à l'origine du meurtre de feu Tahar-Djaout, le 26 mai 1993. Il fut arrêté au Maroc le 10 juin de la même année où il s'est rendu pour acheter des armes pour ses acolytes. Trois mois plus tard, il a été extradé vers l'Algérie où il a été jugé pour atteinte à la sûreté de l'Etat, d'homicides volontaires avec préméditation, de guet-apens et de non-dénonciation de criminels. Abdelhak Layada a été condamné à mort le 15 juin 1994. Jugé à nouveau pour l'assassinat de Tahar Djaout, il fut acquitté pour avoir démontré à la justice que le jour du meurtre, il était emprisonné au Maroc. Remis en liberté dans le cadre de la réconciliation nationale dont les textes stipulent que ces mesures ne concernent pas ceux qui étaient à l'origine d'assassinat ou d'avoir déposé des explosifs dans des lieux publics. Enfin, Abdelhak Layada l'ex-émir du GIA (Groupe islamique armé) à l'origine des milliers de morts, redevient aujourd'hui un «VIP» et mène aujourd'hui, selon son fils des négociations entre ses acolytes et quelques responsables au niveau du pouvoir.